Le président du Chaumont VB 52 Haute-Marne, Bruno Soirfeck, vit difficilement le début de saison de son équipe. Sans fuir ses responsabilités sur la situation actuelle, il sait également que l’avenir du club passe aussi par des réactions de sa part.

jhm quotidien : Comment vivez-vous ce début de saison compliqué ?

Bruno Soirfeck (président du CVB 52) : « Je ne le vis pas bien forcément, même très péniblement. La situation de l’équipe actuellement m’occupe l’esprit jours et nuits. Il y a beaucoup de frustration au fil des résultats négatifs qui s’enchaînent, mais également beaucoup de réflexion autour des leviers que nous sommes en capacité d’actionner pour tenter de changer la donne. »

jhm quotidien : Quels sont ces leviers justement ?

B. S. : « On se rend compte que beaucoup de choses se jouent dans la tête actuellement. Les joueurs, individuellement, n’évoluent pas à leur niveau habituel qu’on leur connaît. Que ce soit les rares qui étaient présents déjà l’an passé, comme ceux qui sont arrivés cet été. On a beaucoup été dans la “calinothérapie” lors des premiers matches, pour tenter de les rassurer. Mais aujourd’hui, le discours a changé. Je pense qu’il faut aussi brusquer un peu les choses. J’ai eu quelques entretiens individuels avec certains “cadres” de l’équipe dont on attend beaucoup plus. Mais on sait aussi que lorsque le problème est mental, sa résolution est de loin la plus compliquée à mettre en place. »

jhm quotidien : Comment expliquez-vous que la mayonnaise ne prenne pas collectivement ?

B. S. : « Des alibis, il en existe beaucoup : trois blessés pour commencer la saison (Alexandros Raptis, Alex Saaremaa et Jackson Meier), dix nouveaux joueurs sur un effectif de treize, des arrivées tardives après les championnats du monde… On peut très bien se cacher derrière cela et penser que tout va se remettre en place avec le temps. Mais je ne suis pas dans cette perspective. On sent bien que les joueurs sont très marqués par la situation actuelle, on doit donc les aider à se relever, et un panel de solutions existe. »

« On ne peut pas se laisser bouffer par la fatalité »

jhm quotidien : Quel est-il ?

B. S. : « On en a évoqué quelques unes déjà qui ne sont que des mots. C’est ainsi la première fois, après le match face à Sète (défaite 0-3 à domicile le 28 octobre après moins d’1 h 15′ de jeu) que j’ai rappelé tous les joueurs dans le vestiaire pour leur expliquer ma façon de penser sans prendre de gants. Mais on pourrait imaginer d’autres solutions plus extrêmes encore que je ne développerais pas aujourd’hui, mais qui pourraient devenir réalité si la situation perdurait. »

jhm quotidien : Comment gérez-vous les critiques externes au club ou les craintes lues sur les réseaux sociaux ou autres moyens de communication ?

B. S. : « Je ne fuis aucunement mes responsabilités. Si l’équipe est dans cette situation, j’en suis le principal fautif puisque j’ai validé tous les choix en cette intersaison. Quant aux réactions épidermiques extérieures, voilà bien longtemps que je m’en suis prémuni. On a vite tendance à brûler ce que l’on a encensé la veille. Je comprends le mécontentement et la déception des supporters, mais les solutions viendront en interne. »

jhm quotidien : Avez-vous parfois l’impression que la poisse s’acharne sur le club cette saison ?

B. S. : « Disons que la loi des séries nous poursuit actuellement. Au-delà des résultats qui se font attendre et de la qualité de jeu moyenne de notre équipe, on peut citer les blessures, puis le tirage au sort de la coupe de France qui nous oblige à un nouveau voyage coûteux à Ajaccio, dans une période où nos moyens économiques sont revus à la baisse… Cela fait quelques années déjà que je préviens que notre situation financière (budget de milieu de tableau de la Marmara Spikeligue), ne nous permettra pas de réaliser des exploits tous les ans. Mais une fois que l’on constate cela, il nous faut réagir. On ne peut pas se laisser bouffer par la déception ou la fatalité. »

« Une situation nouvelle »

jhm quotidien : C’est aussi une situation nouvelle pour le CVB 52…

B. S. : « C’est vrai que depuis de longues années maintenant, nous avons pris l’habitude de vivre des moments fastes, de liesse. Aujourd’hui, nous devons faire face à un contexte nouveau pour le club, qui n’a pas l’habitude de se battre pour sa survie en bas de classement. Certaines équipes sont formatées pour cela, alors que nous nous retrouvons un peu “secs” devant cette situation. »

jhm quotidien : Avez-vous fixé des impératifs ou des objectifs à court terme à votre équipe ?

B. S. : « Tout le monde connaît l’objectif : gagner le plus vite possible. Samedi, face à Nice, nous n’aurons pas d’autres choix que de remporter enfin ce succès qui nous fuit depuis le début de saison. La victoire est impérative ! »

Propos recueillis par Laurent Génin

l.genin@jhm.fr