Le président français Emmanuel Macron lors d’un discours dans les locaux du Commandement militaire de l’Espace, à Toulouse, le 12 novembre 2025. GUILLAUME HORCAJUELO / AFP
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Le président Emmanuel Macron a achevé ce mercredi 12 novembre un déplacement à Toulouse par la présentation de la stratégie française pour un espace « devenu un champ de bataille », dernier chapitre d’une visite chargée où il a lancé un cycle de débats sur les réseaux sociaux et tenté d’apaiser les agriculteurs.
• 4,2 milliards d’euros au spatial militaire d’ici 2030
« L’espace n’est plus un sanctuaire, c’est devenu un champ de bataille », a souligné le chef de l’Etat, dans les nouveaux locaux du Commandement militaire de l’Espace installé depuis l’été dernier à Toulouse. Persuadé que « la guerre d’aujourd’hui se joue déjà dans l’espace » et que « la guerre de demain commencera dans l’espace », Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité pour la France et l’Europe de défendre avec force leurs positions dans ce secteur.
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A cet égard, le président a annoncé une rallonge de 4,2 milliards d’euros supplémentaires au spatial militaire d’ici 2030 dans le cadre de l’actualisation de la loi de programmation militaire.
• Esquisse de la stratégie spatiale
Dans une Europe spatiale « fragile », il a aussi estimé qu’il fallait « pousser nos champions européens pour qu’ils soient compétitifs sur le marché mondial ». Parmi les priorités affichées pour la stratégie spatiale française, Emmanuel Macron a évoqué son souhait de « développer les futurs lanceurs autour de la réutilisation, la propulsion à bas coût, la motorisation à forte poussée qui sont les éléments de rupture et d’avancée technologique que nous avons identifiés ».
Emmanuel Macron a martelé : « dépendre d’une grande puissance tierce ou d’un quelconque magnat du spatial c’est hors de question », ajoutant : « suivez mon regard », dans une claire allusion à Elon Musk. Il faut « faire monter en cadence l’exploitation d’Ariane 6 dont la compétitivité doit être améliorée », a par ailleurs souligné Emmanuel Macron qui souhaite « moderniser la base de Kourou pour en faire un lieu agile, ouvert aux petits lanceurs et aux partenaires étrangers ».
• Entretien avec les agriculteurs
Auparavant, le chef de l’Etat a dit clairement à une délégation d’agriculteurs que le projet d’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur « tel qu’il existe aujourd’hui, recueillera un non très ferme de la France » en l’absence de clauses de sauvegarde, de « mesures miroirs » ou encore de « contrôles aux frontières », a rapporté la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, à la fin de l’entretien auquel elle a également participé.
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Les agriculteurs mobilisés ont accueilli de manière relativement positive la clarification des exigences de la France sur le projet d’accord, tout en restant très critiques sur son contenu. D’autres mesures, sur une diminution de la taxation sur les importations d’engrais par exemple ou sur les questions spécifiquement régionales liées à l’impact du réchauffement climatique en Occitanie, ont été saluées par la FNSEA qui avec les Jeunes Agriculteurs avait appelé à manifester.
• Vers un « âge de majorité numérique »
Le déplacement toulousain du président a d’abord été dédié au lancement d’un cycle de débats citoyens avec la presse quotidienne régionale, Emmanuel Macron affirmant vouloir « sonner le tocsin » sur le risque que font peser les réseaux sociaux sur la démocratie française. « Il n’y a pas de liberté sans responsabilité », a-t-il martelé, n’hésitant pas à comparer les réseaux sociaux au « far west » devant 300 personnes réunies au siège du quotidien régional « La Dépêche du Midi ».
Le président Macron, en retrait sur la scène politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, entend faire des effets néfastes des écrans et des réseaux sociaux son nouveau cheval de bataille dans la dernière ligne droite du quinquennat. « L’objectif, c’est d’aller vers des décisions concrètes au début de l’année 2026 », a-t-il souligné, prônant notamment un « âge de majorité numérique », vers 15 ans en France.
A la manière des débats de l’époque des gilets jaunes, le chef de l’Etat, au centre d’un cercle de six rangées de sièges, a même admis qu’il n’excluait pas de sortir de certains réseaux, dont X, mais précisé qu’il ne le ferait pas « demain matin » car « la priorité c’est d’abord de mener la bataille en interne ».
Le prochain débat citoyen similaire doit avoir lieu le 19 novembre, avec le quotidien « La Voix du Nord ».
Par
Service Actu (avec AFP)