L’écrivain détenu depuis un an en Algérie devait être pris en charge dans un hôpital de Berlin, avant d’être rejoint par sa femme jeudi, a déclaré à l’AFP la porte-parole du président allemand.

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Publié le 13/11/2025 00:50

Temps de lecture : 3min

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, à Boumerdas en Algérie, le 17 août 2015. (FAROUK BATICHE / AFP)

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, à Boumerdas en Algérie, le 17 août 2015. (FAROUK BATICHE / AFP)

Il a posé le pied en Europe pour la première fois depuis un an. L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, au coeur d’une crise diplomatique entre Alger et Paris depuis son arrestation le 16 novembre 2024, est arrivé à Berlin dans la soirée du mercredi 12 novembre pour recevoir des soins médicaux, quelques heures après la grâce accordée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le transfert de l’écrivain vers l’Allemagne s’est déroulé en quelques heures. Un conseiller du président allemand s’est rendu à Alger pour accompagner l’écrivain à bord d’un avion de l’armée allemande qui a atterri dans la soirée à l’aéroport de Berlin, a indiqué à l’AFP la porte-parole du président allemand. Les journalistes de l’AFP présents ont vu un convoi de trois véhicules noirs quitter l’aéroport, à bord desquels se trouvait l’ambassadeur français François Delattre.

Boualem Sansal, âgé de 81 ans, devait être pris en charge aussitôt dans un hôpital de la capitale allemande, avant d’être rejoint par sa femme jeudi, venue elle aussi d’Algérie, a également déclaré à l’AFP la porte-parole du président allemand. L’un des véhicules du même convoi est arrivé peu après à l’hôpital de l’armée allemande, situé dans le centre de Berlin, a constaté une journaliste de l’AFP.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune « a répondu favorablement » à une demande de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, « concernant l’octroi d’une grâce en faveur de Boualem Sansal », a indiqué un communiqué des autorités algériennes. Frank-Walter Steinmeier a remercié Abdelmadjid Tebboune « pour ce geste humanitaire important » qui « témoigne également de la qualité des relations et de la confiance entre l’Allemagne et l’Algérie ». En déplacement à Toulouse, le président français Emmanuel Macron a remercié « les bons offices de l’Allemagne » et « ce geste d’humanité » de la présidence algérienne, estimant également que cette libération était « le fruit des efforts constants de la France et d’une méthode faite de respect, de calme et d’exigence ».

Au cœur d’une grave crise diplomatique entre Alger et Paris, le romancier et essayiste avait été arrêté le 16 novembre 2024. L’auteur, malade et emprisonné pour « atteinte à l’unité nationale », avait vu sa condamnation à cinq ans de prison ferme confirmée en appel par la justice algérienne le 1er juillet. Il lui était notamment reproché d’avoir déclaré au média français d’extrême droite Frontières, que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires comme Oran et Mascara appartenant précédemment, selon lui, au Maroc.

Sa famille a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude pour la santé du romancier et essayiste de 81 ans, traité pour un cancer de la prostate. Dans un entretien à l’AFP, l’une de ses filles, Sabeha Sansal, a fait part de son « immense soulagement » et de son « impatience » à l’idée de le retrouver.