La Russie peaufine une nouvelle génération de drones autonomes, capables non seulement de se déplacer sans l’aide d’un pilote, mais également de chercher et d’engager des cibles de manière indépendante.
Ces informations ont été fournies au média Defense Express par Serhii Beskrestnov, spécialiste ukrainien des drones, qui détaille les dernières avancées russes dans le secteur, peu à peu implantées dans différents modèles.
Meilleure portée, ciblage sans humain dans la boucle
Selon lui, la Russie travaille notamment sur la question de la portée de ses drones, dont certains modèles peuvent désormais atteindre les 100 kilomètres. Une réussite rendue possible par plusieurs facteurs, en premier lieu des « vaisseaux mères » chargés de voler quelques dizaines de kilomètres en transportant plusieurs drones, décollant ensuite une fois à portée de leur cible.
Les nouveaux drones russes bénéficient par ailleurs d’innovations technologiques, comme de nouveaux modems radios ; les nouveaux modèles conçus par Moscou devraient par ailleurs augmenter de taille afin de transporter des batteries plus puissantes.
Les avances technologiques dans le domaine de l’intelligence artificielle ouvrent de leur côté la voie à des drones entièrement indépendants, ne nécessitant pas de pilote pour voler ou déterminer leur cible. Des IA entraînées implantées dans des modèles tels que le nouveau drone V2U ont en effet le potentiel de détecter des cibles camouflées avec plus d’efficacité que des pilotes humains, et peuvent être programmées pour viser des objectifs spécifiques, qu’il s’agisse de soldats, d’équipement ou de cibles logistiques.
Nouvelles tactiques et esquive des défenses
Ces drones n’ont par ailleurs pas besoin de GPS, diminuant l’efficacité des brouillages ukrainiens. Selon Defense Express, l’analyse de V2U abattus montre également que le code de ces engins est amélioré de manière hebdomadaire.
La Russie teste par ailleurs ces drones « en essaim » ; autrement dit, plusieurs V2U sont simultanément envoyés contre une cible, afin de saturer les potentielles défenses antiaériennes adverses, et si un des engins est abattu, les autres exécutent en temps réel des manœuvres pour éviter de subir le même sort, avant de reformer le peloton une fois hors de danger.
Selon Serhii Beskrestnov, les innovations russes découlent partiellement de technologies en provenance d’Ukraine, les deux camps analysant les nombreux drones ennemis qu’ils capturent et s’inspirant des idées de leur adversaire, des modèles à fibre optique aux vaisseaux mères.