Plus de 250 opérations anti-rodéo ont été organisées depuis le début de l’année par la police de Loire-Atlantique. L’action des forces de l’ordre, désormais épaulées par une cellule dédiée et des drones, se concentre en majorité sur l’agglomération nantaise.

Surtout, ne pas être pris de vitesse. La direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Loire-Atlantique a présenté, jeudi, son bilan provisoire concernant la lutte contre le phénomène des rodéos urbains. Les opérations menées contre cette pratique à risque et génératrice de nuisances ont abouti, en 2025, à 76 procédures judiciaires, en grande majorité liées à des faits qui se sont déroulés dans l’agglomération nantaise. Soit plus du double du bilan 2024 et un peu plus que les chiffres de 2023 – qui s’élevaient respectivement à une trentaine et une soixantaine de procédures.

Pour le commandant adjoint de la DIPN, Éric Eudes, ce bilan à la hausse serait à mettre sur le compte d’une montée en vigilance des forces de l’ordre. «C’est devenu un axe d’action prioritaire. Nous sommes résolus à lutter contre ces rodéos, qui forment une délinquance très visible. Ils sont à la source de nuisances sonores importantes et touchent beaucoup à la tranquillité et à la sécurité du public au sens large », a-t-il déclaré jeudi, en conférence de presse.


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Les drones mobilisés

Une cellule dédiée aux rodéos a été ouverte, au commissariat central de Nantes, pour affiner le travail des enquêteurs sur cette forme particulière de délinquance routière, particulièrement vive pendant l’été. La montée en puissance de l’équipe chargée de l’opération des drones policiers permet également de mobiliser ces appareils en soutien aux opérations. La captation d’images de flagrant délit par la voie aérienne permet ainsi de réduire les risques pour les agents sur le terrain.

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Selon les autres chiffres diffusés par la police nationale, 40% des personnes impliquées dans les rodéos sont mineures. Dans le département, plus de 250 opérations anti-rodéo ont été menées par les forces de l’ordre depuis le début de l’année ; 40 véhicules ont par ailleurs été saisis et 35 personnes interpellées. «Nous sommes mobilisés, mais nous sommes aussi preneurs d’informations», ajoute Éric Eudes, qui rappelle que les signalements à la police sont toujours les bienvenus. Nouveauté technique déployée depuis quelques mois, les appels au 17 peuvent désormais également être assortis de l’envoi de photographies et de vidéos susceptibles d’identifier des suspects.

En juillet, lors d’une réunion publique sous grande tension, des habitants de Saint-Herblain, dans la banlieue de Nantes, s’étaient indignés de l’apathie apparente des autorités face aux rodéos répétés qui leur pourrissaient la vie. «Certains vivent avec les cigales. Nous, on vit avec les motocross» , témoignait plus récemment, au Figaro, un riverain du secteur herblinois de Pelousière, particulièrement touché par le phénomène. Dans le quartier voisin de Bellevue, à Nantes, les rodéos autrefois récurrents se sont en revanche apaisés, notamment à cause des grands travaux engagés pour remodeler le secteur.