Groupama Loire – Bretagne, ce sont six sites de gestion dont celui de Landerneau, le plus important, qui compte à lui seul 380 salariés. Ce jeudi 13 novembre, à l’appel de l’intersyndicale CFDT- CFE-CGC SYNAPSA et CFTC, 150 d’entre-eux ont débrayé pendant deux heures. En cause, le nouvel accord envisagé par la direction et qui vise à réduire le télétravail.
« Groupama Loire – Bretagne a testé le télétravail dès 2012 avant d’encadrer sa pratique via un premier accord signé en 2014 », expliquent Ronan Nicolas (CFTC) et Aurélie Vatteblé (CFDT) avant de poursuivre « Le dernier accord date de 2023 et arrive à échéance à la fin de cette année. Il autorise deux jours de télétravail, que l’on soit sur une semaine de quatre jours (avec RTT) ou de cinq jours ».
Effet de mode ?
Mais voilà. La direction envisage, à partir de 2026, d’imposer à chaque salarié trois jours de présence sur site. Sur une semaine de quatre jours, cela ne ferait donc plus qu’une seule journée de télétravail. « Cette nouvelle orientation répond à des enjeux importants de renforcement de la cohésion et de la culture d’entreprise, essentielles pour mieux intégrer les nouveaux entrants et fidéliser nos collaborateurs. Par ailleurs, ce dispositif vise à faciliter la collaboration et l’accompagnement des transformations pour les équipes managériales. Enfin, la présence sur site favorise les synergies et les temps collectifs par la pleine utilisation de nos locaux qui ont été pensés en ce sens » justifie Olivier Dumarty, DRH Groupama Loire Bretagne.
Mais, pour Ronan Nicolas, il s’agit aussi, voire avant tout, d’un effet de mode : « Aujourd’hui, la plupart des entreprises remettent en cause le télétravail ». Quoi qu’il en soit le résultat sera selon lui « une très forte baisse du nombre total de jours télétravaillés ».
Et de cela les syndicats ne veulent pas. « De nombreux salariés font beaucoup de voiture pour venir au boulot. Diminuer le télétravail, c’est augmenter la fatigue, fragiliser l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée au regard du temps passé sur la route, et réduire le pouvoir d’achat compte tenu de la facture d’essence. Tout cela est en totale contradiction avec le discours de l’entreprise sur la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) et la durabilité (empreinte carbone) », estiment Ronan et Aurélie.
Rencontre ce vendredi
On l’aura compris : les syndicats sont contre ce nouvel accord et militent pour le maintien de la situation actuelle avec deux jours de télétravail autorisés chaque semaine. « Ça fonctionne bien ainsi. Le projet de la direction est donc très mal compris par les salariés », concluent Ronan Nicolas et Aurélie Vatteblé.
Une rencontre avec la direction est programmée ce vendredi 14 novembre à Rennes. En fonction des résultats des négociations, les syndicats envisageront la suite à donner au mouvement. À Landerneau comme sur les autres sites.