Vous avez fait votre retour de blessure à Brive après deux mois d’absence, mais l’équipe a concédé une lourde défaite. Comment expliquez-vous un tel raté ?

On a tout raté, on n’a pas été précis… On prend un premier essai dès la première minute qui nous fait mal à la tête d’entrée. Brive, c’est une grosse équipe qui s’est mise en confiance. Tout a marché pour elle et rien pour nous. Il faut qu’on travaille encore plus, surtout nous les avants, sur ballons portés et en touche pour avoir des ballons propres, car on a une bonne équipe derrière pour exploiter ces ballons. Personnellement, je me suis senti bien, ma blessure ne m’a pas gêné. Sur le premier ballon, je prends un coup de genou dans la pommette, ça m’a permis de voir que ça allait (sourire). À part le match compliqué, ma reprise s’est bien passée.

« Pour moi, ce n’est que dans la tête, ce n’est qu’une question d’état d’esprit »

Quel est le principal point à corriger pour redresser la situation, selon vous ?

On doit comprendre qu’on en est capable. Il faut juste trouver le moyen de répéter les mêmes choses à chaque match. On a battu Vannes, Grenoble, et Nevers de 70 points, ce n’est pas venu de nulle part, ce n’est pas rien. Être aussi bon une semaine et aussi mauvais la suivante, c’est incompréhensible. Pour moi, ce n’est que dans la tête, ce n’est qu’une question d’état d’esprit. On va essayer de donner le maximum chaque semaine pour être mieux dans la tête, mais aussi au niveau du classement.

L’indisponibilité de Ioane Iashagashvili a amputé le pack montois de l’un de ses plus gros porteurs. Son retour sera-t-il suffisant pour retrouver le succès face au SA XV ?

L’indisponibilité de Ioane Iashagashvili a amputé le pack montois de l’un de ses plus gros porteurs. Son retour sera-t-il suffisant pour retrouver le succès face au SA XV ?

Matthieu Sartre

Et pour mettre fin à votre mauvaise série à l’extérieur, et ces dix défaites sans point d’affilée…

Je trouve ça très spécial qu’en France, les matchs à l’extérieur sont toujours compliqués. En Géorgie, ou plus globalement pour les étrangers, ce n’est pas pareil. Je ne sais pas ce qui change à l’extérieur, l’ambiance, les supporteurs ? Peut-être un peu tout. Mais il faut qu’on trouve un moyen de renverser cette dynamique, car je pense qu’on est la pire équipe à l’extérieur pour le moment…

Personnellement, la saison avait bien démarré pour vous, avec cet essai marqué contre Colomiers dès la 8e minute de la 1re journée. Et vous prenez ce violent coup qui vous prive de deux mois de compétition…

J’ai pris un coup sur un plaquage. J’ai joué 15 minutes comme ça, avant que le médecin ne diagnostique une fracture lors d’un arrêt de jeu… J’avais hâte de redémarrer la saison. Deux mois loin de l’équipe, c’était long. C’est surtout le premier mois qui a été compliqué. Tout était interdit, ni muscu, ni cardio, car j’avais trois fractures au niveau du visage… Je ne pouvais rien faire, je ne pouvais pas forcer. Petit à petit, j’ai repris. Ça fait partie du rugby.

Vous êtes formé à Bayonne, mais vous n’avez jamais joué en Top 14. C’est votre objectif, et vous serez en fin de contrat à Mont-de-Marsan à la fin de la saison…

Oui, le Top 14 est le meilleur championnat du monde. C’est pour cela que je suis venu en France. Je n’ai pas réussi à Bayonne, mais ça reste toujours un objectif d’aller jusqu’en Top 14. J’espère que ce sera le cas un jour. Concernant la saison prochaine, je n’ai pas fait mon choix, c’est encore trop tôt pour cela. Avec ma blessure, je n’y ai pas trop réfléchi, je voulais d’abord rejouer et prendre du plaisir. Mon objectif reste le Top 14, mais on verra.

« Ma fin de contrat ? Je n’ai pas fait mon choix, c’est encore trop tôt pour cela. Avec ma blessure, je n’y ai pas trop réfléchi »

Votre autre grand objectif, c’est la sélection, mais vous n’êtes plus apparu dans le groupe depuis votre première cape en juillet 2024 contre l’Australie. Êtes-vous déçu ?

Non, non. Depuis ma première sélection, j’ai toujours figuré dans le groupe élargi. Je ne suis pas loin, même si je n’y suis pas non plus. Mon but, aujourd’hui, c’est d’abord de trouver ma place en France, en Top 14 si je peux. Et je pense que la sélection suivra toute seule derrière. La troisième ligne, ce n’est pas le poste le plus facile en Géorgie (sourire), mais cette concurrence nous fait grandir, donc c’est tant mieux.

Quel est votre regard sur le SA XV, une équipe mal classée, mais imprévisible et dangereuse à l’extérieur ?

C’est une bonne équipe, qui joue bien, avec beaucoup de très bons joueurs. Mais nous voulons surtout nous concentrer sur nous pour sortir notre meilleur match. Il faut montrer notre meilleur niveau et notre meilleure image. On en est capable.