Washington (awp/afp) – Le conseiller économique de la Maison-Blanche a affirmé jeudi qu’un rapport officiel sur l’emploi en octobre aux Etats-Unis devrait finalement être publié, mais que celui-ci ne donnerait pas le taux de chômage.
« On aura en quelque sorte un demi-rapport sur l’emploi », a déclaré Kevin Hassett, principal conseiller économique du président Donald Trump.
« On ne saura jamais quel était le taux de chômage en octobre », a-t-il ajouté devant des journalistes, à la Maison-Blanche.
La plus longue paralysie budgétaire (« shutdown ») aux Etats-Unis, qui a pris fin mercredi soir, a placé de nombreux fonctionnaires fédéraux en congé forcé, notamment ceux qui compilent les indicateurs économiques phares.
La publication de certaines données a été reportée, d’autres n’ont simplement pas pu être collectées.
Le rapport sur l’emploi en septembre entre dans le premier cas de figure. Il était quasiment prêt quand le « shutdown » a démarré, le 1er octobre. Il devrait être publié « la semaine prochaine », selon Kevin Hassett.
En revanche, seules certaines données du rapport pour le mois suivant peuvent être récupérées, a-t-il précisé, mentionnant les créations d’emplois.
La veille, la porte-parole du gouvernement Karoline Leavitt avait dit que les chiffres officiels sur l’inflation (indice CPI) et l’emploi en octobre ne seraient « probablement » jamais publiés.
« Toutes ces données économiques seront définitivement endommagées, laissant nos décideurs monétaires de la Fed (Réserve fédérale, banque centrale des Etats-Unis, NDLR) dans le flou à un moment charnière », avait-elle poursuivi, faisant porter la responsabilité du blocage sur l’opposition démocrate.
Les dernières données officielles sur le marché du travail montraient que les créations d’emplois étaient quasiment au point mort, incitant la Fed à baisser ses taux d’intérêt deux fois de suite pour soutenir l’activité.
L’étape suivante paraît plus incertaine, notamment parce que les responsables monétaires peinent à jauger l’état réel de l’économie en l’absence de données officielles.
Certains d’entre eux ont lourdement plaidé la prudence pour la suite, soulignant que l’inflation restait trop éloignée de l’objectif de 2% fixé par la Fed.
Ainsi, la présidente de la Fed de Boston Susan Collins, qui vote cette année sur les taux directeurs, a affirmé mercredi que « la barre (était) plutôt haute » pour envisager une nouvelle détente des taux à court terme, en disant qu’elle voudrait d’abord s’assurer que l’inflation décélère « durablement ».
Ses propos ont eu un fort impact chez les acteurs du marché, qui sont actuellement partagés quant à une nouvelle réduction des taux de la Fed en décembre, selon l’outil de veille CME FedWatch. Ils étaient pourtant plus confiants la veille.
afp/rp