L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gracié cette semaine après douze mois de prison, a confirmé qu’il devrait retrouver la France « demain ou dans deux jours », selon les propos rapportés par son ami et confrère Kamel Daoud dans Le Point.

Arrivé mercredi soir à Berlin pour y recevoir des soins médicaux, l’auteur de 81 ans s’est dit « plutôt bien » malgré son incarcération en Algérie. « Je suis costaud, tu sais. Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison », a-t-il lancé, assurant avoir conservé sa force et son énergie malgré les conditions d’isolement auxquelles il a été soumis.

Une détention en quartier de très haute sécurité

Dans la conversation retranscrite par le magazine, Boualem Sansal décrit une détention extrêmement stricte. « J’étais comme coupé du monde, sauf les visites de Naziha », confie-t-il à propos de son épouse. Placé en quartier de très haute sécurité, il explique qu’il ne lui était « pas vraiment permis de parler souvent aux autres prisonniers ».

Condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale » après des déclarations sur les frontières algériennes accordées au média français Frontières, l’écrivain avait vu sa santé inquiéter ses proches, lui qui est traité pour un cancer de la prostate. Sa libération intervient dans un contexte diplomatique tendu entre Paris et Alger, ravivé par la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Optimiste pour les relations franco-algériennes

Naturalisé français en 2024, Boualem Sansal demeure une figure majeure de la littérature nord-africaine et un critique récurrent du pouvoir algérien comme des courants islamistes. Depuis l’Allemagne, il s’est montré toutefois optimiste quant à l’apaisement des relations bilatérales. « J’espère que les relations entre la France et l’Algérie vont évoluer grâce à l’Allemagne et à notre diplomatie. J’ai bon espoir. »

Notre dossier sur l’Algérie

Avant son retour annoncé à Paris, l’auteur a tenu à adresser un message aux Français. « Bonjour la France, Boualem revient, on va gagner ! » Une sortie pleine d’entrain, après une année d’isolement qui n’aura pas entamé la détermination de l’un des écrivains francophones les plus engagés de sa génération.