« On est encore en phase de recherche et développement pour voir jusqu’où on peut aller sur ces prototypes », sourit Constance Fichet-Schulz, montrant plusieurs ardoises transformées.

Cette créatrice a lancé il y a trois ans Toit de Paris, une start-up qui récupérait le zinc sur les toits de la capitale. Objectif : « Offrir à ce matériau une seconde vie, en le transformant en objets écoresponsables, signalétique ou réemploi dans le BTP ». Un concept qui a visiblement intéressé le groupe Oxysign qui a racheté cette « pépite » pour la développer dans son entreprise de signalétique Semios, basée au Rheu (Ille-et-Vilaine), apportant une complémentarité « technique et géographique ».

Après le zinc, Constance Fichet-Schulz s’est donc intéressée à l’ardoise, très répandue en Bretagne. « Nous travaillons avec les entreprises de couverture et nous collectons le matériau usagé en bas des chantiers. » Dans les ateliers du Rheu, « les ardoises sont ensuite triées, dépoussiérées, nettoyées avant d’être façonnées pour la signalétique ».

Objet de signalétique ou de déco

Sérigraphie, découpe, impression numérique…, plusieurs méthodes sont possibles pour marquer ou graver l’ardoise. « Le choix se fait en fonction du rendu attendu et de l’endroit où sera destinée l’ardoise, devenue panneau de signalétique », précise Gaël Taché, directeur grands comptes de Semios.

« Un rajout de matériau est possible, en surépaisseur. Nous travaillons également sur les encres bas-carbone. » Une fois transformées, les destinations sont multiples : panneaux pour les musées, collectivités, sociétés…

photo constance fichet-schulz s’est dans un premier temps intéressée au zinc, avec toit de paris.  ©  ouest-france

Constance Fichet-Schulz s’est dans un premier temps intéressée au zinc, avec Toit de Paris. Ouest-France

Tout en contribuant « à décarboner l’industrie du bâtiment », Toit de Bretagne entend cibler majoritairement les professionnels. Toutefois, le produit transformé pourrait séduire les particuliers. « Chacun peut transformer un fragment d’ardoise en œuvre unique et personnalisée », poursuit Sébastien Trautmann, président d’Oxysign. Voire un objet design, « comme une plaque pour indiquer le nom d’une maison de famille », abonde Constance Fichet-Schulz, qui entend étendre sa collecte à la Normandie. Après le zinc et l’ardoise, la fondatrice de Toit de Paris avoue s’intéresser aux tuiles, avec « des premiers essais menés ».