Par
Clémence Pays
Publié le
14 nov. 2025 à 14h12
Ce n’est pas une grosse surprise qui vient d’être dévoilée. Charles Compagnon, conseiller municipal d’opposition (Libres d’agir pour Rennes), est candidat à la mairie de Rennes. C’est lors d’une conférence de presse, vendredi 14 novembre 2025, que le Rennais s’est officiellement lancé dans la course aux élections municipales 2026, sous les applaudissements de ses soutiens.
Élu depuis 2020, Charles Compagnon a présenté sa campagne Vivre Rennes ! et ses priorités aux côtés de Carole Gandon, conseillère municipale d’opposition (Révéler Rennes).
Retrouver une ville « attractive »
« Destruction du pont Papu », « destruction du parking Vilaine », « insécurité », « permis de construire en zone inondable », « situation dramatique des finances de la Ville », « bétonisation à tout va »… La liste des désaccords avec la majorité en place est longue pour Charles Compagnon, qui a affirmé avoir alerté la maire de Rennes à plusieurs reprises sur ces sujets. « Avons-nous été écoutés par Nathalie Appéré ? Jamais », fustige le candidat à la mairie.
C’est donc après avoir largement remis en question la politique de la maire sortante que Charles Compagnon a dessiné les contours de sa campagne.
Mon programme s’appuie sur trois piliers pour redonner un cadre de vie qui protège et rassemble.
Charles Compagnon
Tête de liste Vivre Rennes !
Premier angle d’attaque pour Charles Compagnon : « la sécurité ». Il souhaite par exemple « doubler les effectifs de police municipale » et l’armer. Mais aussi renforcer la vidéoprotection et « une meilleure collaboration avec la police nationale ». Dans cette optique, le Rennais a annoncé – s’il venait à être élu – la création de quatre commissariats de proximité réunissant policiers municipaux et nationaux à Villejean, Maurepas, Cleunay et au Blosne.
Deuxième axe développé par Charles Compagnon, « la ville durable ». « Replanter, désimperméabiliser les sols, créer des îlots de fraîcheur, accélérer le développement du Réseau express vélo » mais aussi proposer des logements « accessibles à tous » font partie de ses projets.
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Enfin, la tête de liste de Vivre Rennes ! compte faire de la capitale bretonne « une ville rayonnante » sur le plan économique, culturel et sportif.
Rennes doit redevenir une ville attractive qui emploie. Avec nous, il y aura un Safran 2, un Safran 3 et un Safran 4 !
Charles Compagnon
Tête de liste Vivre Rennes !
Charles Compagnon souhaite également faire du Blizz, « une patinoire plus sobre » et attractive au niveau national. « Rennes mérite aussi un grand stade et un Zénith. »
« Un rendez-vous historique »
Toutes ces propositions, Charles Compagnon a choisi de ne pas les porter seul, mais bien aux côtés de son ancienne rivale lors des élections municipales de 2020, Carole Gandon. « Le 15 mars 2026 sera un rendez-vous historique. Pour la première fois, deux anciens candidats unissent leurs forces » sur une seule et même liste, a fait remarquer le Rennais avant de remercier sa nouvelle co-équipière.

Charles Compagnon s’est lancé dans la politique en 2020, lors des élections municipales. (©Clémence Pays/actu Rennes)
« La situation s’est durcie depuis 2020. Il faut éviter d’éparpiller notre force et notre talent pour ne pas reproduire les erreurs du passé », a soutenu Carole Gandon.
Le binôme s’est d’ailleurs dit « ouvert et prêt à accueillir » toutes personnes souhaitant s’engager à leurs côtés, « de la droite républicaine au centre gauche ». Toutefois, « aucune association avec les extrêmes » ne sera acceptée.
Interrogés sur une possible association avec Thomas Rousseau – candidat Les Républicains aux municipales 2026 et fondateur de Rennes à droite – un temps évoquée, Carole Gandon et Charles Compagnon ont admis qu’une « discussion est en cours ».
Une déclaration à Villejean, un choix pas anodin
Avant de s’investir pleinement dans la vie politique locale, Charles Compagnon était gérant du restaurant Le Carré, place des Lices (La Closerie, aujourd’hui) et président de l’association des commerçants et artisans du centre-ville de Rennes, Le Carré Rennais.
Il a fait de la sécurité l’un de ses angles d’attaque favori pour s’opposer à la majorité de Nathalie Appéré. Il avait d’ailleurs été témoin de la fusillade survenue à Villejean, dans le restaurant Subway, en avril 2025. Deux mois plus tard, il annonçait la parution de son livre Rennes au cœur ! Journal d’un citoyen engagé, dans lequel il revenait sur cet épisode de violence, mais aussi sur les élections municipales, ses rencontres dans les quartiers et « les blocages institutionnels ».
Ce vendredi 14 novembre, Charles Compagnon a fait le choix d’installer son pupitre face au Subway du cours Kennedy, un message directement adressé aux habitants. « Nous ne les abandonnerons jamais », a promis le candidat.
« Les belles paroles, il faut les tenir »
Une promesse qui n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde. « Les belles paroles, il faut les tenir », a confié à actu Rennes Marie-Hélène, habitante du quartier depuis quarante ans venue assister au discours de Charles Compagnon.
La retraitée a affirmé être témoin du « désespoir » des habitants de Villejean : « On nous ferme tout : les commerces, le commissariat… Il y a des logements insalubres. »
« Si c’est pour nous écouter et ne rien faire, ce n’est pas la peine, poursuit Marie-Hélène en larmes. On se fiche de nous. Le commissariat a rouvert aujourd’hui, comme par hasard. Et pour combien de temps ? »
Le discours de Charles Compagnon a également suscité la colère d’une jeune passante, qui a brièvement interrompu le discours du candidat. « Personne ne veut de toi ici », a-t-elle affirmé.
« Je suis dans un espace public, j’ai fait le choix de m’exposer. J’accepte la confrontation […]. On discute avec tout le monde », a finalement assuré Charles Compagnon.
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