Il n’a bien évidemment pas choisi l’endroit par hasard. Entouré de ses soutiens, Charles Compagnon s’est invité ce vendredi midi dans le quartier de Villejean à Rennes pour annoncer sa candidature aux élections municipales de 2026. Et « symboliquement », le chef de file de l’opposition a posé son pupitre à quelques mètres seulement du restaurant Subway qui marque l’endroit de la dalle Kennedy. Le lieu même où l’élu avait été pris dans une fusillade le 17 avril dernier, devant se coucher à terre pour éviter les tirs de kalachnikov. « J’ai frôlé la mort mais cette épreuve m’a rendu plus libre et plus fort, souligne-t-il. Et tant que les Rennais et les Rennaises auront peur, je n’aurai pas le droit de me taire. »

Le ton est donné avec une campagne que le candidat de la droite et du centre va axer prioritairement sur le thème de la sécurité. « Un droit pour tous et la première des libertés », estime Charles Compagnon, dénonçant la montée des violences et l’émergence de « narco quartiers » dans la capitale bretonne. « La ville a désormais mauvaise réputation et c’est le résultat de la politique de la maire Nathalie Appéré, fustige-t-il. Rennes ne mérite pas la peur et la résignation. » Sans dévoiler tout son programme, il promet notamment le doublement des effectifs de la police municipale et le renforcement de la vidéosurveillance. « Mais la sécurité ne fait pas un programme », concède-t-il, souhaitant « faire de Rennes une ville durable, belle et accessible. »

« Nathalie Appéré a abaissé la fonction de maire »

Alors que l’ambiance est de plus en plus houleuse à chaque conseil municipal entre la majorité et l’opposition, Charles Compagnon tape fort sur Nathalie Appéré qui a « abaissé la fonction de maire. » « Elle refuse le débat et fait des campagnes de communication plutôt que de regarder la réalité en face », assène-t-il, fustigeant aussi son alliance dès le premier tour avec les écologistes. « Une alliance de façade car si tout semble parfait sur scène, c’est la cacophonie permanente en coulisses », assure l’élu d’opposition. Tout le contraire selon lui de son alliance avec la macroniste Carole Gandon, tête de liste comme lui en 2020, qui est « une union forte et sincère. »

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Dans une ville dirigée depuis un demi-siècle par les socialistes, Charles Compagnon assure que les prochaines élections seront « un rendez-vous historique. » « Le temps de l’alternance est venu avec un nouveau souffle et une nouvelle équipe pour enfin donner un cap ambitieux à cette ville », promet-il.