« Absence de pouvoir réel, manque de lisibilité, faible investissement des élus concernés, disparition des conseils de quartier » : le constat effectué par Catherine Trautmann sur la démocratie participative, version écolo , est pour le moins accablant. « Décevant », dira plutôt la candidate socialiste, pour qui il s’agit d’une succession de rendez-vous manqués avec des habitants qui « peinent à trouver leurs interlocuteurs », « à comprendre leur rôle ». Quant au dialogue citoyen, il est « limité à des démarches symboliques sans impact concret sur les décisions ».

Pas de « bla-bla participatif »

L’ancienne maire entend renverser la vapeur – de ce qu’elle nomme le « bla-bla participatif » – en commençant par « redonner du sens » à ce qui était un des piliers écologistes annoncés : « La démocratie locale ne se limite pas au vote mais elle doit irriguer chaque geste de l’action publique », souligne-t-elle dans son document distribué aux passants ce vendredi matin, 14 novembre, face au centre administratif.

Elle doit « s’incarner dans une pratique continue et inclusive », via un « partenariat (un fil rouge) entre élus et habitants pour que chacun contribue à la décision publique et la transformation du territoire », appuie-t-elle. Et l’élue d’opposition sortante d’estimer face à la presse dans le parc de l’Étoile : « Nous ne sommes pas en précampagne, nous sommes déjà au travail avec les habitants sur les projets. »

Annoncée en tête au premier tour, selon le premier sondage Ifop , Catherine Trautmann se projette plus loin : « Si nous sommes élus, ce sera une forme d’électrochoc », dont elle entend bien profiter dès la première année pour remettre Strasbourg sur les rails du dialogue citoyen, via des « adjoints référents de quartier » qui auront « un pouvoir de décision sur des projets locaux », avec des « indicateurs de suivi de leur activité ». En particulier sur les sujets du logement, du stationnement, du partage de l’espace public et de la santé.

« Renouer la confiance »

La deuxième année verra la mise en place d’un « portail numérique de suivi des travaux ». Ainsi que la création d’instances de quartier (conseils des aînés, des résidents étrangers et de la vie associative). Le tout avec des « votations citoyennes ». Pour « renouer avec la confiance », Catherine Trautmann entend devenir « la vigie » de cet édifice de démocratie participative.

Lorsqu’elle parle du mandat des écologistes qui s’achève, l’ancienne maire considère qu’« il a séparé les gens, tant dans le dialogue interreligieux, que pour l’intégration sociale de la population ». Ce qui est « une forme de violence » subie par les Strasbourgeois. D’où, selon elle, « un besoin d’apaisement et de réparation » : « Strasbourg, de par son histoire, est ville cosmopolite où chacun a sa place ».