Au lendemain de la violente attaque au couteau survenue dans un collège-lycée privé de Nantes (Loire-Atlantique), l’enquête se précise. Présent devant la presse ce vendredi 25 avril pour parler du profil et des motivations ayant poussé Justin P, le suspect de 16 ans, à agir, le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, a révélé de nouveaux détails aux médias sur la nature de la relation entretenue par l’adolescent forcené avec la jeune fille qu’il a tué, ce jeudi.

Après être revenu sur le déroulé des faits, racontant que l’adolescent de 16 ans avait donné « 57 coups de couteau » sur le corps de sa victime, le magistrat a précisé que ce dernier n’avait pas attaqué cette élève « par hasard ».

En effet, le garçon, « suicidaire », décrit comme « extrêmement solitaire » par plusieurs camarades a choisi de s’en prendre « à la seule personne de ce lycée, de ses connaissances, avec qui il s’entendait bien », a déclaré le procureur. L’élève de 15 ans, scolarisée en classe de seconde, était « la seule avec laquelle [Justin P.] entretenait un dialogue qu’il estimait de qualité ».

Le jeune homme aurait eu, avec sa victime, « des échanges comme (il n’en avait) pas eu avec d’autres élèves de l’établissement », toujours selon le récit d’Antoine Leroy. Les deux élèves se seraient rencontrés lors d’un voyage scolaire à Rome organisé par le collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, « il y a quelque temps », et n’étaient pas dans la même classe cette année.

« On ne peut pas parler de déception amoureuse »

Relancé sur les motivations du crime, le procureur de Nantes a, en revanche, tenu à écarter pour l’heure l’hypothèse d’une relation amoureuse entre les deux adolescents, ajoutant « qu’aucun mobile n’était susceptible d’être évoqué de façon certaine ».

Plus tôt dans la journée, BFMTV avait affirmé, se basant sur des témoignages d’élèves auditionnés par les enquêteurs, que la lycéenne tuée avait refusé les avances de Justin P. lors d’un voyage scolaire. « Le premier mobile qu’on peut écarter », c’est celui d’une « potentielle relation affective avec la jeune fille », a appuyé le magistrat nantais ce vendredi. Et de préciser : « Le concept de déception amoureuse n’est pas le concept que [le suspect] avance lui-même, donc en l’état on ne peut pas parler de déception amoureuse. »

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Pour rappel, l’auteur de l’attaque au couteau a été interné jeudi soir, sa garde à vue étant interrompue après un examen psychiatrique. « Il est probable qu’il soit rapidement pris en charge par une unité psychiatrique pour adolescents suicidaires », située hors de la région nantaise, a confié Antoine Leroy avant de confirmer la poursuite « des investigations ». « Les médecins vont nous dire quand le suspect pourra à nouveau être placé en garde à vue. Un juge d’instruction sera saisi par le tribunal le moment venu, a-t-il affirmé. Ce jeune suivra le parcours habituel dans ces cas-là. »