Par
Marie Lamarque
Publié le
14 nov. 2025 à 17h54
Même si sa liste n’est pas officiellement constituée, à quatre mois du premier tour des élections municipales 2026, le Parti Socialiste (PS) a questionné les Toulousains. Qui voient-ils au Capitole pour le prochain mandat ? Il y a un peu plus d’un an, un sondage réalisé par l’institut Ifop faisait de Carole Delga, « un bon maire de Toulouse ». La présidente (PS) de la région Occitanie avait annoncé, quelques mois plus tard, quitter la course. Était-ce, néanmoins, un premier signal pour dire que la gauche a bien toutes ses chances dans la Ville rose ? Ce nouveau sondage, dévoilé par La Dépêche et qu’Actu Toulouse a pu consulter, semble le confirmer.
L’étude a été réalisée par Cluster17, institut créé en 2022, critiqué par certains médias sur sa méthodologie mais « reconnu pour sa compétence », selon François Briançon, chef de file du PS pour les municipales. Que dit-elle ?
Six listes, réelles ou encore fictives, prises en compte
Réalisé entre le 6 et le 10 novembre 2025, ce sondage s’appuie sur un « échantillon de 861 individus représentatifs de la population de Toulouse âgée de 18 ans et plus, dont 765 inscrits sur les listes électorales [de la ville] », explique Cluster17. Cet échantillon a été réalisé « selon la méthode des quotas, au regard des critères de genre, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et de votes antérieurs ».
Pour sonder les intentions de vote, l’institut pose l’éventualité d’une liste PS menée par François Briançon, face à six autres, certaines officiellement déclarées, et d’autres pas encore :
- celle du maire sortant, Jean-Luc Moudenc ;
- de François Piquemal (LFI) ;
- Régis Godec (chef de file des Écologistes) ;
- Julien Leonardelli (candidat potentiel du Rassemblement National) ;
- Arthur Cottrel (candidat de Reconquête) ;
- Malena Adrada (pour Lutte Ouvrière).
Vidéos : en ce moment sur ActuUne victoire pour la gauche en cas d’alliance ?
À la question, « pour laquelle des candidatures suivantes y aurait-il le plus de chance que vous votiez », Jean-Luc Moudenc arrive en tête, avec 33% des intentions de vote. Le candidat à sa réélection est suivi par François Briançon (21%) et par François Piquemal (20%).
Et que se passerait-il si le PS et les Écologistes faisaient alliance dès le premier tour, avec une même liste menée par François Briançon ? Selon ce sondage, un score encore plus serré : 33% pour Jean-Luc Moudenc, 30% pour le chef de file du PS.
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Enfin, si une seule liste de gauche pouvait réunir à la fois le PS, LFI et les Écologistes devant celle de Jean-Luc Moudenc lors d’un second tour, la gauche arriverait triomphante selon le sondage, avec 53% des intentions de vote, contre 47% pour le maire divers droite (DVD).
Et quel bilan les habitants de Toulouse dressent-ils de la politique de Jean-Luc Moudenc ? Sur ce deuxième sujet abordé par l’étude, les interrogés semblent relativement mitigés : 46% l’estiment « mauvais » ; 36% « satisfaisant ».
Toulouse ouverte à « une alternative à gauche » pour François Briançon
François Briançon. (©G.L. / Actu Toulouse)
« Toulouse est une ville disponible pour une alternance politique à gauche, réagit François Briançon, contacté par Actu Toulouse. On le ressent sur le terrain, il y a une forme de lassitude de la gestion Moudenc« . Le chef de file prend néanmoins les résultats de ce sondage avec « humilité, car on est encore loin des Municipales« . Et d’ajouter : « si une alternance est possible, c’est à nous de donner des solutions ».
Le Parti Socialiste n’a pas encore déclaré sa candidature. Les discussions se poursuivent avec les Écologistes, mais aussi avec Archipel Citoyen, le Parti Communiste, Génération.s, le Parti Radical de Gauche, le Mouvement Républicain et Citoyen. « Chaque organisation va faire ses choix et on va déterminer celle ou celui qui conduira la liste. Je suis candidat, mais il y en a d’autres », souligne François Briançon, qui exclut donc LFI.
L’annonce devrait tomber avant la fin du mois de novembre, pour « nous mettre en dynamique rapidement ».
Un sondage encourageant pour François Piquemal
François Piquemal. (©Guillaume Laurens / Actu Toulouse)
Pour François Piquemal, l’étude est très encourageante, « car à la France Insoumise, on est toujours sous-estimé dans ce type de sondages, du fait de la sous-évaluation des jeunes et des quartiers populaires. Dans la réalité, on doit être autour de 23-24% dans l’hypothèse de trois listes au premier tour”, avance le député-candidat.
Dans la mesure où ce sondage a été commandé par le Parti socialiste, « je suis sûr qu’ils ont testé l’hypothèse où l’union de la gauche se faisait derrière nous au second tour et que notre score devait être très bon face à M. Moudenc, sans doute meilleur que celui du PS, sinon ils l’auraient diffusé », estime-t-il.
La gauche « capable de remporter le Capitole » pour Régis Godec
Régis Godec. (©Maréva Laville / Actu Toulouse)
« Si la gauche se rassemble, elle est capable de remporter le Capitole », réagit le chef de file des Écologistes, Régis Godec. « 53% contre 47%, la victoire serait assez large », note-t-il.
Pour le candidat, trois scenarii restent possibles : une liste commune qui engloberait toutes les forces de la gauche ; une liste autonome avec Archipel Citoyen ou une liste avec les partenaires de gauche sans LFI. Une troisième option actuellement « très travaillée » mais qui doit prendre la forme « d’une coalition avec une gouvernance partagée ». Un chef de file devra être élu. Poste pour lequel Régis Godec se porte candidat, tout comme François Briançon. « Cette procédure n’a pas séduit François Piquemal qui continue de proposer un ralliement à sa candidature », explique-t-il.
Le candidat écologiste soulève également que l’opinion dressée par ce sondage sur le bilan de l’équipe de Jean-Luc Moudenc condredit les messages « d’autocélébration » partagés par le maire sortant autour de ces 10 ans d’action.
Il ne suffit pas de diaboliser la gauche pour garder son siège. Il faut convaincre avec des arguments, des projets, un bilan.
Régis Godec
Chef de file des Ecologistes
« La bataille sera difficile » selon Jean-Luc Moudenc
Jean-Luc Moudenc. (©G.L. / Actu Toulouse)
“Je suis ravi de ce sondage, qui m’enlève le sparadrap qu’on collait sur mon front depuis quelques semaines : celui de favori », réagit Jean-Luc Moudenc. Le maire sortant se dit conscient « que la bataille sera difficile ». Il a rappelé que la seule fois qu’il avait été donné élu par les sondages, il avait été battu. Et vice versa.
Sur les intentions de vote, « cela a le mérite de montrer que le risque du fort score du Rassemblement National viendrait compliquer notre tâche et servir nos adversaires. [Le parti récolte 10% des intentions de vote au premier tour selon le sondage, NDLR]. Le RN va jouer le rôle du concierge du Capitole qui donne les clés aux Insoumis et à leurs alliés. Voter RN, c’est faciliter l’arrivée d’un maire insoumis ou d’un allié au Capitole”, commente-t-il.
Il a indiqué, pour sa part, qu’il ne commanderait pas de sondage d’opinion, car « c’est de l’argent jeté par les fenêtres. J’ai la chance d’avoir un sondage grandeur nature chaque semaine, c’est le courrier des Toulousains. Et j’y consacre 14 heures par semaine », répond-il.
(Avec Guillaume Laurens)
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