Diamétralement opposés aux airfryers à double bac qui veulent révolutionner la cuisson sans matière grasse, la tendance est au compact, et à la simplicité. Sur ce créneau, récemment investi par Dreame avec son Tasti, il convenait de s’attarder sur le précurseur du genre : le Crispi de Shark Ninja. Plutôt que de rester figé sur votre plan de travail, la nouvelle machine du constructeur chinois mise sur un encombrement minimal, et surtout, la possibilité d’être rangée dans un placard lorsqu’elle n’est pas utilisée. Une architecture révolutionnaire pour le genre, mais qui ne vient pas sans quelques défauts.

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Ninja Crispi (1)© JDG

Design et fonctionnalités : l’airfryer réinventé

Le Ninja Crispi n’est pas un airfryer classique, c’est un écosystème. Dans la boîte, on retrouve un bloc chauffant de 1700 W qui se clipse sur des récipients en verre interchangeables TempWare de 1,4 L et 3,8 L. Tout se passe directement sur le haut de l’appareil, tandis que les contenants peuvent ensuite être stockés au frais (grâce à leur couvercle), ou passés au lave-vaisselle pour un entretien optimal. Pour les familles nombreuses, il est d’ailleurs possible d’acheter d’autres récipients en fonction de ses besoins. Cette modularité est au cœur du Crispi : le airfryer nouvelle génération veut révolutionner le batch cooking du weekend, et d’imposer comme un allié de taille pour les petits espaces.

Ninja (2)© JDG

Une fois rangé, l’appareil occupe un espace restreint, et peut même être emporté dans un sac à dos en cas de besoin. Soyons honnêtes, il y a peu de chances pour que vous en ayez un usage nomade. En revanche, dans une cuisine, c’est un vrai gain de place. D’autant plus que vous n’avez pas à nettoyer l’appareil après chaque cuisson : les contenants interchangeables en verre borosilicate sont là pour vous faciliter la vie. Avec le Ninja Crispi, vous préparez votre portion (individuelle ou familiale) directement dans son récipient en verre. Vous la faites cuire dedans. Vous la servez dedans. Vous la stockez dedans avec un couvercle hermétique fourni, et vous l’emportez dans ce même récipient au bureau. De quoi éliminer une grande partie de la vaisselle sale sur le trajet.

Ninja Crispi (3)© JDG
Pensé pour le batch cooking

C’est l’argument phare du Crispi, et force et d’admettre qu’il ne nous a pas déçus. En multipliant les récipients dans votre réfrigérateur, vous arrivez rapidement à planifier vos repas de la semaine. La cuisine est faite, il suffit d’un rapide passage au airfryer pour tout réchauffer. Une technique qui fonctionne pour les aliments frits, évidemment, mais aussi pour n’importe quel plat en sauce. Chaque soir, il suffit de sortir un plat du frigo, de clipser le moteur dessus, et de patienter une dizaine de minutes.

Le produit assume d’ailleurs jusqu’au bout son positionnement sur le meal prep, en proposant quatre modes prédéfinis : Air Fry (friture sans huile), Roast (rôtissage), Recrisp (recuisson à chaleur sèche), et Keep Warm (maintien au chaud). Les programmes sont volontairement minimalistes, sans options complexes. Il est seulement possible de naviguer entre ces modes, et d’ajuster le temps de cuisson. Ainsi, le mode Air Fry s’impose comme celui de base, tandis que le mode Roast excelle sur les volailles et légumes racines. Mais c’est le mode Recrisp qui devient addictif pour les plats préparés à l’avance.

Ninja Crispi (2)© JDG
La cuisine sans PFAS

Le verre borosilicate est au cœur de la promesse du produit. Contrairement aux récipients antiadhésifs avec leur revêtement en téflon, le verre ne s’abîme pas, ne s’écaille jamais, ne rejette aucune particule dans vos aliments, et il passe au lave-vaisselle sans problème. Au quotidien, c’est un investissement notable : non seulement le verre ne se dégrade pas, mais en plus il vous évitera d’ingurgiter des molécules de PFAS. Attention tout de même, puisque les grilles qui peuvent être placées dans les récipients ne profitent pas du même traitement.

Les PFAS, c’est quoi ?

Les alkyls perfluorés et polyfluorés regroupent plusieurs milliers de produits chimiques, qui s’accumulent au fil des siècles dans l’environnement et le corps humain, sans être évacués. Surnommés polluants éternels en raison de leur impressionnante longévité, ils sont accusés d’entraîner de sérieux problèmes de santé, comme des lésions hépatiques, des maladies thyroïdiennes, de l’obésité, des problèmes de fertilité et des cancers. On les retrouve un peu partout, mais principalement dans les revêtements alimentaires antiadhésifs et imperméabilisants. 

Une cuisson efficace, mais pas toujours parfaite

Sur le papier, le Ninja Crispi pourrait presque remplacer un four : il consomme beaucoup moins d’espace et d’énergie, fait l’impasse sur le préchauffage et permet des temps de cuisson rapides. Il ressemble à l’appareil parfait, d’autant plus que la marque a eu le bon goût de le décliner en plusieurs coloris, tous plus adorables les uns que les autres.

Si le Crispi de Ninja fait simple, c’est aussi son principal défaut. Pendant la cuisson, la chaleur se concentre sur les bords de la cuve tandis que le centre ne dépasse généralement pas les 170°C. Le flux d’air est efficace, et il chauffe d’ailleurs plutôt (très) vite, mais il n’est pas toujours bien distribué. Cette faiblesse pourra poser un problème pour les cuisiniers les plus précis. Non seulement il n’est pas possible de gérer précisément la température de chauffe, mais aussi la croustillance ne sera pas toujours répartie uniformément.

Ninja (1)© JDG

Est-ce que c’est un problème fondamental ? Pas forcément. Pour les cuissons rapides et peu exigeantes (dorer des nuggets sortis du congélateur, faire cuire des frites ou réchauffer un plat en sauce par exemple), le Crispi fait largement ce qu’on attend de lui. Il fait même mieux sur la partie Recrisp, en rendant à des plats mous de la veille leur texture initiale. Pour les portions individuelles et les familles réduites (4 personnes grand max), l’airfryer excelle. D’autant plus qu’il accuse une longévité à toute épreuve avec ses pièces détachées. Le verre n’a peur de rien, pas de rayures au couteau, pas de revêtements antiadhésifs qui s’écaillent à la longue, et surtout un entretien au lave-vaisselle pour faciliter le quotidien. Pour qui voudrait utiliser l’appareil tous les jours ou presque, ça change tout.

Évidemment, le Crispi trouvera rapidement ses limites auprès des consommateurs les plus exigeants. L’absence de contrôle précis peut rapidement se montrer frustrant. À trop vouloir simplifier son appareil, Ninja fait l’impasse sur la flexibilité. Il faut bien admettre qu’on aurait préféré un peu plus d’options côté cuisson, et que le module chauffant est parfois délicat à poser sur un plan de travail lorsqu’il est encore chaud (on vous conseille de le poser sur une plaque de cuisson pour éviter les mauvaises surprises). Côté chaleur toujours, le plat en verre est conducteur, et n’épargne pas les mains qui traînent. L’absence de double cuve présente sur la plupart des modèles plus imposants nécessite encore plus que de rigueur de garder l’appareil hors de portée des enfants, sous peine de se brûler.

Ninja Crispi© JDG
Prix et disponibilité

Commercialisé à 180€ avec deux récipients en verre, le Ninja Crispi est une solution tout-en-un, modulaire et compacte pour celles et ceux qui voudraient se lancer dans le batch cooking. Un prix contenu pour un écosystème malin et complet, qui pourra être complété par des récipients supplémentaires en cas de besoin (environ 30€ l’unité). Notez que pour les familles plus nombreuses, des packs à trois récipients sont également commercialisés à 215€. S’il n’est pas le plus abouti du marché, l’airfryer nouvelle génération marque un très grand coup.

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