Décrit comme un homme secret, mystérieux et énigmatique, Vladimir Poutine a pris l’habitude d’échanger avec ses interlocuteurs en visioconférence, notamment depuis la crise sanitaire. Il est donc courant de voir le président russe assis à son bureau, dans son cabinet de Novo-Ogariovo, la résidence présidentielle située près de Moscou.

Mais une série de détails visuels, comme la disposition d’une poignée de porte, de livres ou le design de la ventilation, amènent à penser que le chef du Kremlin aurait des répliques de ce bureau officiel dans d’autres endroits où il se rendrait en secret, de façon à faire croire qu’il se trouve à son QG de Moscou. C’est ce qu’avance une récente enquête de la plateforme multimédia indépendante Radio Svoboda, qui révèle « comment le Kremlin a caché pendant des années où se trouvait réellement le président » russe.

Le jeu des sept différences

Après avoir analysé « 700 rapports d’événements » survenus prétendument dans son cabinet, visionné plusieurs heures de l’émission « Moscou. Kremlin. Poutine », dont chaque épisode montre la vie quotidienne du président, et étudié les plans de Novo-Ogariovo, Radio Svoboda a repéré au moins trois endroits différents d’où se trouve Vladimir Poutine lorsqu’il prétend se trouver dans la résidentielle présidentielle.

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Comme le souligne Courrier International, le président russe aurait également pris l’habitude de pré-enregistrer des réunions avec son gouvernement et de les diffuser plus tard, faisant croire qu’elles sont en direct. Le jour de la diffusion, certaines personnes présentes sur les images apparaissent publiquement dans la tenue qu’elles portaient lors de l’enregistrement. Mais plusieurs détails, vestimentaires ou liés à la disposition des objets dans le bureau officiel trahissent Poutine et mettent à mal ces mises en scène.

Depuis 2018, explique le sociologue Konstantin Gaaze à Radio Svoboda, « on assiste à une fusion complète entre le confort physique du corps présidentiel et les exigences de l’État. Le corps du roi cesse d’être celui d’un homme pour devenir un hyperobjet étatique, autour duquel tout l’appareil gouvernemental est réorganisé. » En 2020 déjà, des spéculations suggéraient qu’il dirigerait la Russie depuis la ville de Sotchi, au bord de la mer Noire, faisant croire à l’écran qu’il gérait la crise sanitaire depuis son bureau officiel. Une destination qu’il a délaissée ces dernières années en raison des attaques de drones ukrainiennes.

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