Sinner-Alcaraz : « Ils sauvent un peu le tennis »
En 2024 et 2025, Jannik Sinner et Carlos Alcaraz se sont partagé équitablement les huit titres du Grand Chelem. Il faut remonter à 2006-2007 pour trouver la trace d’une telle performance avec le duo Nadal-Federer. L’Italien et l’Espagnol ont tout pour plaire et pour s’inscrire dans la durée. « Les deux sauvent un peu le tennis, commence Mansour Bahrami. Après la période Federer – Nadal – Djokovic, le tennis aurait souffert si un successeur n’avait pas émergé. Si nous enlevons ces deux-là, je ne vois pas d’autres rivalités actuellement. Ils sont un cadeau tombé du ciel. Je les connais bien tous les deux. Ils sont vraiment sympas. En dehors du terrain, ils s’entendent bien. Leur caractère est complémentaire. Alcaraz, c’est le joueur fantasque. Il a besoin de communiquer avec le public. Sinner ne demande pas grand-chose. Leurs différences rendent leur rivalité passionnante. Au niveau du jeu, on ne peut pas être plus complet que Sinner. Il est bon tous les jours. Alcaraz est moins régulier. Quand il est très bon, il est très difficile à battre, mais il peut connaître des jours moins positifs. »
Et si un troisième larron s’invitait à leur table… « Ben Shelton. Il possède une marge de progression vraiment énorme. »
Federer-Nadal-Djokovic : « Le Serbe est le plus grand »
L’ère Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic a été stratosphérique. Durant deux décennies, ils ont dégoûté la concurrence qui estimait avoir remporté le tournoi en atteignant la finale ou la demi-finale tant les trois étaient intouchables. La complémentarité tant de leur jeu que de leur personnalité a été remarquable.
« Nous avons eu de la chance de les avoir, reprend le Français. Je me souviens d’avoir papoté avec Djoko en 2015. Il m’avait dit : ‘Mansour, ils parlent beaucoup du record des Grands Chelems, mais c’est moi qui vais en gagner le plus. Je vais battre tous les records.’ Il l’a fait. Les gens préfèrent Federer et Nadal. Djokovic restera le moins aimé. Il a toujours essayé de se faire aimer, ce qui lui a donné une image de joueur moins naturel. Mais, quoi qu’il arrive, c’est le plus grand selon moi. Il a tout gagné. Leurs caractères si différents ont renforcé leur légende. Federer est un véritable gentleman. Nadal a brillé par sa combativité. Djokovic est le plus déterminé. »
Sampras-Agassi : « Sampras était très froid »
Les années 90 restent marquées par la domination américaine incarnée par Pete Sampras, numéro un mondial pendant 286 semaines, et Andre Agassi sur le trône durant 101 semaines. Deux personnalités aux antipodes l’une de l’autre.
« Sampras était un joueur très froid. À la limite, tu ne savais pas s’il avait remporté ou perdu un match. Avec son service-volée, il multipliait les aces. Agassi avait le sens du show. Sampras a marqué l’histoire car il a battu le record du nombre de Grands Chelems remportés. Quand il a raflé le 14e, on pensait tous que son record serait éternel. Il a manqué de chance. Federer a vite battu ce record. Nadal et Djokovic ont rapidement suivi. Là, on s’est dit la même chose. Il y a deux ans, je pensais que personne ne battrait les 24 Majors de Djokovic avant 400 ans. Sinner et Alcaraz en ont déjà quatre et six. Ils ont encore 15 ans donc 60 Majors pour battre le record. »
Borg-McEnroe : « Borg a tout changé »
Le tennis a longtemps été un sport confidentiel. Un joueur a changé la donne : Bjorn Borg. Le Suédois a été la première très grande star du tennis. Il a démocratisé son sport. Il lui manquait un adversaire qui le challenge. John McEnroe a débarqué avec une personnalité diamétralement opposée. Leur rivalité ne s’est étalée que sur quatre ans avec 14 affrontements, mais ils ont marqué les années ’80.
« Bjorn Borg a été le plus grand. Avant Federer-Nadal, nous avons eu la chance de vivre la rivalité entre Borg-McEnroe. Borg a tout changé. Il était le premier à ne plus pouvoir se balader n’importe où. Il était comme les Beatles. Il y avait 40 policiers autour de lui. Je le connais très bien. Pour moi, il aurait pu jouer six ou sept ans de plus. Il a arrêté à 26 ans. Il ne faut pas oublier qu’il n’a jamais disputé l’Australian Open. S’il avait joué autant de temps qu’un Federer ou qu’un Nadal, il aurait remporté 28 levées du Grand-Chelem. »
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