« Je vous propose de vivre ensemble une crise fictive mais parfaitement plausible : l’arrivée d’un ouragan sur Rennes Métropole en janvier 2026 ». Le conseiller métropolitain Cyrille Morel s’est livré à un drôle d’exercice, jeudi 13 novembre 2025, lors du conseil métropolitain. Invité à présenter le nouveau Plan intercommunal de sauvegarde (PICS), un outil stratégique de coordination entre les communes en cas de crise, l’élu a raconté, au jour le jour, le déroulé de cette catastrophe naturelle fictive, mais de grande ampleur. Une manière pédagogique d’illustrer l’utilité de ce document, élaboré à l’échelle d’un bassin de vie.

« Les crises dépassent le cadre communal »

« Les crises dépassent le cadre communal et appellent une réponse solidaire et coordonnée à l’échelle du bassin de vie. Les inondations majeures du début d’année 2025 ont mis à l’épreuve notre territoire et touché simultanément plusieurs secteurs, révélant à quel point la solidarité intercommunale est devenue un réflexe essentiel. La coordination intercommunale est un levier décisif, les échanges entre communes et la mutualisation des moyens doivent être structurés dès le déclenchement de la crise et la phase de retour à la normale doit être anticipée. C’est pour répondre à ces besoins que le PICS de Rennes Métropole est élaboré. Ce n’est pas un document administratif de plus, mais la traduction concrète d’un projet de territoire protecteur et solidaire. »

Mais alors, ça donnerait quoi, concrètement ? Dans le scénario imaginé par Cyrille Morel, un ouragan « exceptionnellement puissant » s’abat sur Rennes et ses alentours en janvier 2026. Le tableau est sombre : des rafales à 160 km/h, des arbres au sol, des coupures d’électricité, des inondations et des communes isolées. Certaines sont fortement touchées, comme Bruz, Mordelles ou Pont-Péan. D’autres sont épargnées, comme Chevaigné. « Les Plans communaux de sauvegarde sont déclenchés, mais rapidement, la crise et les besoins dépassent le périmètre communal. C’est là que le PICS prend tout son sens », raconte Cyrille Morel.

Le Liberté en centre d’urgence métropolitain

Certaines décisions sont alors prises à l’échelle du territoire. La maire de Chevaigné met à disposition quatre agents communaux, qui sont envoyés dans les zones les plus touchées pour participer au déblaiement. La maire de Rennes, elle, transforme la salle du Liberté en centre d’accueil d’urgence pour héberger les 500 personnes dont le logement est devenu inhabitable.

« Le PICS est en lien avec le Préfet pour coordonner les solutions de secours. Il vient au soutien des maires pour trouver des hébergements d’urgence ou pour les demandes de déclaration d’état de catastrophe naturelle. Aucun acteur ne peut faire face seul. C’est le sens du PICS, chaque maire conserve ses pouvoirs, mais chaque commune est reliée aux autres et à la métropole par un même dispositif. »

Un nouveau dispositif salué par la maire de Rennes et présidente de la Métropole Nathalie Appéré, qui a rappelé que, si « la métropole n’a pas attendu le PICS pour éprouver dans les crises la mutualisation et la solidarité, nous l’avons fait lors des inondations de janvier de manière relativement empirique. On sait combien la réactivité est un élément majeur dans la réponse aux crises. Les épisodes climatiques extrêmes ont malheureusement vocation à se reproduire. Ce mode de pilotage n’évite pas les crises mais permet de gérer et protéger au mieux. »

Pour éprouver ce nouveau dispositif grandeur nature, un exercice associant les communes aura lieu du 17 au 19 novembre 2026. À moins qu’un ouragan frappe Rennes en janvier prochain.