Les publicitaires ont en partie gagné. Opposés au très strict règlement local de publicité adopté en 2022 par Rennes métropole, les afficheurs avaient intenté plusieurs actions en justice. Leur objectif ? Faire invalider ce texte qui les avait obligés à démonter les plus grands panneaux publicitaires sur le territoire métropolitain. Dans une décision rendue le 3 novembre, le tribunal administratif de Rennes avait notamment taclé l’interdiction des grands formats de 8 m², estimant qu’elle « n’est pas légalement justifiée sur l’ensemble du territoire », mais aussi la limitation à 2 m² des panneaux numériques.
La juridiction ouvrait notamment la voie à un retour de ces grands panneaux dans les zones d’activité ou zones commerciales. Vont-ils fleurir ? « Je ne pense pas que les publicitaires vont s’y risquer. Le démontage avait représenté un coût non négligeable pour eux. Je pense que les professionnels vont attendre un peu », estime Laurence Besserve.
La vice-présidente de Rennes métropole déléguée à l’aménagement a annoncé jeudi que sa collectivité réfléchissait à la possibilité de faire appel de la décision du tribunal administratif. « Notre ambition, c’est de faire évoluer le règlement national sur la publicité. Nous considérons que nous ne pouvons pas laisser trop de panneaux dans les zones d’activité, notamment parce qu’elles sont amenées à évoluer, notamment sur la mixité des usages. »
Les entrées de ville sacrifiées ?
Premier vice-président de la collectivité, André Crocq estime que le fait de penser que les entrées de ville n’ont pas de qualité paysagère est « un peu daté ». C’est justement pour améliorer l’image de ces axes bardés de publicité et épinglés dans un palmarès de La France moche que la métropole avait adopté « à l’unanimité » un règlement plus restrictif. En attendant un éventuel appel, il y a fort à parier que les panneaux ne soient pas remontés. Pour l’instant.