La bande des Cavaliers revient sur grand écran après neuf ans d’absence dans cet épisode où il s’agit de dérober le diamant le plus cher du monde. Suite sans surprise sortie le 12 novembre, « Insaisissables 3 » de Ruben Fleischer ressemble à un long tour de passe-passe.
En 2013, « Insaisissables » avait créé l’illusion en mêlant action, humour, magie et braquage. Avant une suite un peu moins réussie, sortie en 2016, qui avait déplacé l’intrigue de Las Vegas et La Nouvelle-Orléans à Macao pour une nébuleuse affaire de puce électronique. Il aura donc fallu près de dix ans pour que les quatre Cavaliers réapparaissent comme par enchantement. Et là réside peut-être le plus grand mystère de ce troisième volet, qui n’en possède guère d’autres.
Entre Anvers, Budapest et Abu Dhabi
Sorti de sa retraite, le cerveau de la bande, Daniel Atlas (Jesse Eisenberg), recrute trois jeunes illusionnistes pour dérober le diamant le plus cher de la planète. Le bijou est entre les mains de la machiavélique Veronika Vanderberg (Rosamund Pike), directrice d’une organisation criminelle sud-africaine. Entre Anvers, Budapest et Abu Dhabi, l’équipe s’efforce de subtiliser le précieux diamant et se retrouve complétée par les anciens acolytes d’Atlas: le pickpocket Jack Wilder (Dave Franco), le mentaliste hypnotiseur Merritt McKinney (Woody Harrelson) et l’escapologiste Henley Reeves (Isla Fisher).
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Faire du neuf avec du vieux
Le calcul est simple: faire du neuf avec du vieux et ainsi optimiser les chances de réussite au box-office, en associant au quatuor de boomers un trio de nouveaux venus censé attirer un public moins ridé. Avec, cerise sur le gâteau, un propos très contemporain sur la spoliation de la population sud-africaine par les colons blancs (incarnés par la méchante Veronika Vanderberg) et la nécessaire restitution des richesses autochtones à leurs propriétaires légitimes.
Sur le fond, on ne trouve rien à redire à ce troisième volet qui prolonge la logique des Cavaliers, sorte de Robin des Bois modernes dont la fonction est de dénoncer publiquement les puissants corrompus. Mais sur la forme, on commence à bâiller.
Un tour de magie éventé
Jouant la carte de la surenchère d’effets et de l’efficacité à tout prix, « Insaisissables 3 » ne s’embarrasse guère de renouveler son cahier des charges. A tel point qu’on a rapidement l’impression d’assister à un long, très long tour de passe-passe qui emprunte davantage à « Mission: Impossible » qu’à David Copperfield.
Alors oui, tout cela est bien exécuté, et certaines séquences jouent avec adresse des illusions d’optique propres aux arts visuels, comme cette pièce impossible construite sur les bases des gravures d’Escher ou cette chambre qui joue sur de fausses perspectives pour réduire la taille d’un personnage et augmenter celle de son voisin.
Mais à force de répéter sans cesse le même tour de magie, avec sa mise en place attendue, son développement sans surprise et sa chute éventée, on se met à trouver le temps long. Et on se dit tout de même que, comme les bonnes blagues, les meilleurs tours de magie sont les plus courts.
Note: 2/5
Rafael Wolf/olhor
« Insaisissables 3 » de Ruben Fleischer, avec Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Dave Franco, Isla Fisher, Rosamund Pike. A voir dans les salles romandes depuis le 12 novembre 2025.