Par

Arthur Frand

Publié le

15 nov. 2025 à 8h40

La Ville de Nice serre la vis. En novembre 2024, Christian Estrosi avait annoncé un arsenal de mesures pour lutter contre le logement de tourisme Airbnb, de courte durée. Un phénomène qui s’est beaucoup développé ces dernières années. Ces mesures ont enfin été validées en conseil municipal ce vendredi 14 novembre 2025, à l’unanimité.

« Il faut garantir le droit aux Niçois de pouvoir se loger dignement dans leur propre ville », a dénoncé le maire de Nice dans les Alpes-Maritimes. L’objectif est affiché : éviter d’accentuer la pénurie de logements et mettre la pression sur les investisseurs, notamment étrangers. À Nice, « les offres d’annonces de meublés touristiques sont 7 à 10 fois supérieures aux offres de logements longue durée alors que la moitié de la population niçoise est locataire », souligne la Ville.

« Il était impératif de prendre plus des mesures plus restrictives »

« L’étude d’impact que nous avions fait réaliser sur le territoire de la Ville de Nice, en amont du vote de la loi « Le Meur » en novembre 2024, avait mis en évidence la nécessité de durcir notre règlement de changement d’usage. Nice étant la deuxième ville après Paris en nombre d’annonces (près de 14 000 annonces en 2022), il était impératif de prendre des mesures plus restrictives pour préserver une offre de logements permanente accessible aux habitants et également lutter plus efficacement contre les nuisances liées à ce type de location », a détaillé le maire de Nice, qui précise que 1750 plaintes ont été réceptionnées par la Ville entre 2021 et mi 2025.

Des quotas par quartier, abaissement de 120 à 90 jours de location

Plusieurs mesures « anti locations de courte durée » ont été adoptées ce vendredi 14 novembre :

  • Instauration des quotas par quartier selon les quatre secteurs les plus touchés par la location meublée touristique pour les personnes physiques ou personnes morales assimilées aux personnes physiques (Vieux-Nice/Centre-ville/Riquier Port-Mont-Boron/Ouest).
  • Limitation de la durée des autorisations temporaires accordées : 3 ans non renouvelable au lieu de 6 ans maximum aujourd’hui.
  • Maintien de l’obligation de compenser dès le premier logement mis à la location meublée touristique pour les personnes morales exerçant une activité commerciale de location de bien immobilier et dès le second bien ou au-delà de la durée de validité de l’autorisation délivrée.
  • Maintien et développement du dispositif dérogatoire de location mixte, une mesure d’équilibre qui laisse l’opportunité de faire du meublé touristique tout en répondant à une attente des étudiants.
  • Abaissement du nombre de jours de location autorisé en meublé touristique pour les résidences principales, de 120 à 90 jours.
  • Production obligatoire d’un DPE répondant aux normes réglementaires.
  • Production d’une attestation sur l’honneur par le propriétaire s’engageant à respecter le règlement de copropriété.

Une application qui ne sera pas immédiate

Mais l’application de ces mesures ne sera pas immédiate et prendra du temps. En effet, les autorisations déjà délivrées ne sont pas concernées par les quotas pour 2026. Certaines autorisations étaient délivrées pour douze ans, il y a dix ans. Le délai était passé à six ans, il sera désormais de trois ans seulement comme mentionné ci-dessus.

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Les mesures adoptées peuvent aussi faire l’objet de recours en justice. Par exemple, en janvier 2024, le Tribunal administratif avait annulé une partie de la réglementation niçoise : la possibilité de conditionner les autorisations au respect des règlements de copropriété.

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