On s’en souvient, le conseil municipal du 13 octobre dernier, qui intervenait quinze jours après la fin du procès de la vidéo intime au tribunal judiciaire de Lyon, avait été particulièrement houleux. Même si c’est devenu une habitude depuis les révélations de Mediapart en août 2022.
Lors de cette séance, l’opposition n’avait évidemment pas manqué de remettre l’affaire sur le tapis et avait réitéré sa demande de voir Gaël Perdriau démissionner, ou tout du moins se mettre en retrait, après que la procureure avait requis contre lui 5 ans de prison (dont 3 ferme non aménageables) et 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (le jugement sera rendu le 1 er décembre).
Gaël Perdriau n’avait pas hésité, ce jour-là, à accuser publiquement celui qui conduira la liste de gauche lors des prochaines municipales, à savoir l’ancien député et actuel conseiller départemental Régis Juanico (PS) : « Je trouve cocasse qu’il organise bientôt un atelier sur la probité des élus. Je pense qu’il n’est pas le mieux placé pour en parler… »
« Régis Juanico était au courant de la vidéo intime six mois avant la publication de Mediapart et il n’a pas fait appel à l’article 40 (qui impose aux élus de signaler à la justice un délit dont ils auraient connaissance, N.D.L.R.) […] Il écrivait à Gilles Rossary-Lenglet sur une messagerie cryptée », avait affirmé le maire, sous-entendant que la vidéo aurait eu « un usage politique » pour la gauche stéphanoise.
« Gaël Perdriau tente une dernière manœuvre grossière »
Face à ces accusations, Isabelle Dumestre, cheffe de file du groupe Saint-Étienne Demain (et probable future colistière de Régis Juanico pour les municipales), avait vu rouge : « Vous continuez de toujours salir, salir, salir. Vous vous exposez, avec les propos diffamatoires que vous avez tenus, à un nouveau procès, qui va encore faire perdurer la situation judiciaire de notre ville… »
Dans la soirée du 13 octobre, Régis Juanico annonçait effectivement : « Je dis stop aux calomnies proférées publiquement à mon endroit par M. Perdriau. Il vient de franchir un nouveau cap en m’accusant de “faux témoignage devant la justice”. Il tente une dernière manœuvre grossière avant le rendu de son délibéré en tentant de salir mes proches et moi-même. J’ai demandé à mon avocat de déposer plainte contre M. Perdriau pour diffamation. »
Une plainte déposée lundi matin auprès du procureur de la République de Lyon
Plus d’un mois après ces faits, Gaël Perdriau a annoncé sur ses réseaux sociaux, ce samedi 15 novembre, qu’il allait porter plainte à son tour contre Régis Juanico pour faux témoignage : « Mes avocats vont déposer une plainte ce lundi matin auprès du procureur de la République de Lyon. »
Et le maire de conclure son post en prévenant : « On verra bien qui dit la vérité. »