Le navire était parti d’Ajman aux Émirats arabes unis pour Singapour, selon la société maritime Ambrey. Il a été approché par trois petits bateaux alors qu’il traversait le détroit d’Ormuz en direction du sud.
Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, ont confirmé ce 15 novembre avoir saisi dans les eaux du Golfe un pétrolier qui avait changé soudainement de cap vendredi dans le détroit d’Ormuz pour se diriger vers les eaux iraniennes.
Vendredi à 4 heures du matin, «suite à une décision de justice ordonnant la saisie de la cargaison d’un pétrolier, le Talara, battant pavillon des îles Marshall, les unités d’intervention rapide de la marine des Gardiens de la Révolution ont surveillé ses mouvements, l’ont intercepté et arraisonné», ont indiqué ces derniers dans un communiqué. «Le pétrolier était en infraction pour avoir transporté une cargaison non autorisée», affirment-ils sans plus de précisions.
La marine américaine dit surveiller «activement la situation»
Le navire Talara a été «intercepté par les Gardiens de la Révolution (l’armée idéologique de l’Iran, NDLR) et retenu. On ignore pourquoi», avait affirmé dès vendredi à l’AFP Ellie Shafik, de la société Vanguard Tech. «L’Iran présentera probablement cela comme une action judiciaire, conforme à la loi, alors qu’il pourrait s’agir simplement d’une saisie stratégique», a-t-elle ajouté.
«Nous avons connaissance de l’incident impliquant le Talara, battant pavillon des îles Marshall. Nous surveillons activement la situation», avait écrit sur X le commandement de la marine américaine opérant dans la région. Le navire était parti d’Ajman aux Emirats arabes unis pour Singapour, selon la société maritime Ambrey. Le navire a été approché par trois petits bateaux alors qu’il traversait le détroit d’Ormuz en direction du sud. «Il a été observé en train de dévier soudainement de sa route», indiquait Ambrey, ajoutant que l’incident était «très probablement ciblé», sans nommer l’Iran.
La société de sécurité maritime Neptune P2P Group juge en revanche que le navire a été saisi par «des forces iraniennes présumées». «L’incident semble être le dernier d’une série de saisies illégales de navires transitant par le détroit d’Ormuz et le Golfe d’Oman ces dernières années, mais il s’agit de la première depuis la saisie du navire commercial MSC ARIES en avril 2024», a-t-elle indiqué dans une note. «La marine des Gardiens de la Révolution est généralement responsable de ce type d’incidents et est connue pour avoir recours à ces actions afin d’exercer des pressions politiques dans la région», a-t-elle ajouté. Pour l’agence de sécurité maritime britannique UKMTO, l’incident relève d’«une activité étatique».
Le détroit d’Ormuz, un passage clé pour le transport mondial de pétrole et de gaz naturel liquéfié, a été le théâtre de plusieurs incidents dans le passé. L’an dernier, les Gardiens de la Révolution avaient arraisonné un porte-conteneurs, accusant son armateur d’être «lié à Israël», après une attaque meurtrière contre le consulat iranien en Syrie, imputée à Israël.