La 5e édition du concours Normandy 4 Good est lancée. Initié par la Caisse d’Épargne Normandie, il récompense « l’innovation à impact » (concernant l’environnement, l’inclusion numérique, la santé et le mieux vivre) au travers de plusieurs prix : le prix innovation, le prix start-up, le prix jeunes, le prix Paris-Normandie et le prix Ouest-France. Le Prix Ouest-France, c’est vous ! Internautes et lecteurs, vous pouvez choisir quel est votre projet préféré parmi les huit projets « qui visent à diminuer l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique ». La cérémonie de remise des prix aura lieu au MoHo, à Caen, le 16 décembre 2025.
Cécile Vialla, 60 ans, fourmille d’idées. Il est bien loin le temps où elle volait pour Air France, se lançait dans la médiation familiale et le maquillage « social » pour des femmes victimes de violences conjugales. Du maquillage au parfum cependant, le pont était déjà esquissé.
Créatrice de Parfum Berry à Rouen en 2016, elle conduit aujourd’hui un projet de parfum 100 % lin, intégrant la fragrance et un packaging soigné en lien avec la fibre normande. La Région Normandie, l’école d’ingénieurs en agriculture UniLaSalle, l’université de Rouen et l’Union européenne sont déjà dans le flacon.
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Le lin sent la vanille !
La créatrice surprend par une simple question. « Vous avez déjà senti une fleur de lin ? Eh bien, elle ne sent rien. C’est un peu désespérant de prime abord, alors que dans le même temps, cette fleur est si belle, sauvage. Alors comment faire de cette fleur normande un véritable parfum ? J’ai voulu considérer que le lin, c’est aussi la tige et les graines, et j’ai travaillé le lin comme un tout. »
Appuyée par la parfumerie Damiette à Rouen – déjà au fait de la création de parfums – et par un laboratoire de l’université de Rouen, Cécile Vialla mise sur un procédé exclusif, Olfactive ID, qui capture l’identité moléculaire des lieux et des matières. « Nous avons mené une véritable exploration sensorielle du lin normand, raconte la créatrice. Racines, tiges, fleurs, capsules, fibres… Chaque partie du lin a été analysée à l’aide de techniques de pointe. Le résultat, c’est plus de trente composés odorants identifiés, une véritable carte d’identité invisible du lin. Parmi ces découvertes, deux signatures étonnantes : la vanilline, qui apporte une douceur enveloppante et gourmande et le linalol, aux accents frais et floraux. »
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Packaging écoconçu
Cette alchimie inattendue donne aujourd’hui naissance à « Eau de lin », premier parfum au monde directement inspiré de l’ADN olfactif du lin normand. « La technologie employée ne se contente pas d’inventer un parfum : elle révèle ce qui existe déjà, mais que personne n’avait encore su sentir. Le lin a livré son secret ! assure Cécile Vialla. Mais ce parfum créé n’est pas une fin en soi. Il intègre un projet global appelé « Lenefin » (lin, écoconception, Normandie, fragrance, innovation). Notre ambition, c’est la mise en valeur du lin normand et des circuits courts, la collaboration avec des artisans d’art pour un packaging écoconçu à base de lin fibre normand. »
Pour lancer la fabrication et la commercialisation du parfum, l’entreprise conduit une campagne de financement participatif (fr.ulule.com/parfum-berry-eaudelin/). Les fonds serviront d’abord à créer vingt-cinq parfums « Eau de lin » numérotés, accompagnés du packaging en lin fibre écoproduit à la main par un artisan d’art normand, puis à investir dans la fabrication des 100 premiers flacons de 10 ml.