Être surpris à la dernière minute par une voiture dont les optiques arrière sont éteintes, alors que ses feux de jour avant à diodes sont pourtant allumés ? Si vous avez l’habitude de rouler de nuit, vous avez déjà connu ce genre de mésaventure qui peut parfois engendrer une grosse frayeur, voire un accident. Mais une modification réglementaire, passée un peu inaperçue, pourrait bientôt permettre de rendre ce type de situation moins courant, même si elle ne suffira pas à l’empêcher totalement.
Pour beaucoup d’automobilistes, rouler de nuit reste une expérience assez stressante. Même si l’éclairage de nos voitures a fortement progressé ces dernières années, le risque de mauvaises surprises existe toujours. On ne parle pas ici seulement des éventuelles traversées d’animaux sauvages à la campagne, ou de piétons en ville. Un risque accru lors du changement d’heure. Il n’est pas rare non plus de se retrouver surpris par des véhicules dont les feux arrière sont éteints.
Des feux de jour qui engendrent certains conducteurs en erreur
Les feux de jour à diodes sont obligatoires en Europe depuis 2011, mais uniquement à l’avant.© Peugeot
C’est parfois la conséquence d’un mauvais entretien, avec des ampoules qui ne fonctionnent plus sans que le conducteur s’en soit aperçu. Mais c’est aussi bien souvent lié à une négligence, qui a tendance à se multiplier depuis l’avènement des jours. Apparu sur l’Audi A5, cet éclairage diurne n’est en effet obligatoire en Europe qu’à l’avant. Même s’il ne permet pas vraiment de rouler de nuit de manière confortable, en raison de sa puissance très limitée, il peut faire croire à tort que les phares sont bien allumés. A fortiori dans les zones urbaines assez denses où les autres sources de lumière sont très nombreuses. Pour ne rien arranger, les tableaux de bord sont désormais quasiment tous illuminés en permanence. Certains automobilistes ne sont ainsi pas conscients qu’ils roulent avec des feux arrière éteints, rendant leur véhicule beaucoup moins visible lorsque l’obscurité s’installe. D’après une étude menée en Suède en 2023, 76 % des conducteurs interrogés pensaient ainsi que leurs optiques arrière restaient allumées même en journée.
Une évolution réglementaire adoptée en catimini
Pour améliorer la sécurité routière, une évolution réglementaire, passée assez inaperçue, a heureusement été adoptée il y a un peu plus d’un an. Il s’agit d’un amendement à un texte de la commission de l’ONU pour l’Union européenne, qui travaille notamment sur les homologations. Nous vous parlions d’ailleurs récemment de cette même commission pour un autre sujet, lié au bruit des véhicules cette fois. Mais c’est aussi cette commission qui se charge d’encadrer les obligations en matière d’éclairage, regroupées au sein du règlement UNECE R48. La modification apportée en 2024 au paragraphe 6.19.7.5 prévoit, pour les véhicules nouvellement homologués à compter de 2027, un allumage automatique des feux de position arrière lorsque les optiques de jour à diodes sont également activées. Cela pourrait permettre d’éviter quelques mauvaises surprises.
Un texte qui comporte un certain nombre d’exceptions
L’actuelle Renault Mégane E-Tech a opté pour des feux de jour à diodes même à l’arrière.© Renault
Gare, toutefois, à ne pas surinterpréter ce texte. Assez technique, il prévoit certaines exceptions, et il laisse une marge de manœuvre aussi bien aux autorités nationales d’homologation qu’aux constructeurs automobiles. De plus, il ne s’applique pas aux millions de voitures qui ont été mises en circulation avant cet amendement… et il ne sera évidemment d’aucune utilité pour tous les cas de figure liés à un manque d’entretien du véhicule. Dans ce domaine, c’est souvent le contrôle technique qui permet une régularisation de la situation. Mais cet amendement pourra malgré tout éviter quelques mauvaises surprises, d’autant qu’il vient en complément de certaines initiatives individuelles. L’actuelle Renault Mégane E-Tech avait par exemple opté pour des feux arrière de jour allumés en permanence, sans y être contrainte par la réglementation.

Sur circuit comme en virtuel grâce au simracing, l’automobile est une passion que je vis de manière souvent intense. Quoi de mieux, dès lors, que de pouvoir la partager grâce au journalisme, en abordant toutes les facettes de cette invention formidable et en cherchant à rendre service au lecteur par la même occasion ?
Publié le 15/11/2025 à 19:35