À la COP30 de Belém, l’absence des États-Unis, jadis piliers des négociations climatiques, offre à la Chine une tribune inespérée pour s’imposer comme leader mondial des énergies renouvelables. Profitant du retrait de Washington, Pékin s’est installé au premier rang du sommet brésilien, affichant sa puissance industrielle et diplomatique, alors qu’elle demeure le premier émetteur de gaz à effet de serre au monde.

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Le pavillon chinois trône près de l’entrée du Parque da Cidade, le parc des expositions où se tient la COP, et les dirigeants des plus grandes entreprises du pays spécialisées dans l’énergie verte affichent en anglais, devant de vastes audiences, leur vision d’un avenir sans carburants fossiles tandis que les diplomates chinois manœuvrent pour tenter d’orienter les discussions.
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Après avoir, comme sous son premier mandat, retiré les États-Unis de l’Accord de Paris de 2015 visant à limiter la hausse des températures mondiales, Donald Trump, réélu en janvier, a refusé cette année d’envoyer une délégation officielle de haut rang au sommet de Belém, une première en trente ans. « Le président Trump ne mettra pas en danger l’économie et la sécurité nationale de notre pays pour poursuivre de vagues objectifs climatiques qui tuent les autres pays », a déclaré Taylor Rogers, porte-parole de la Maison-Blanche.

Un vide stratégique

Cette absence américaine n’est pas sans conséquence. « L’Amérique est condamnée à perdre un avantage concurrentiel si nous ne prenons pas conscience de ce qu’ils font dans ce domaine », avertit Gavin Newsom, gouverneur de Californie, rappelant la domination chinoise sur les chaînes d’approvisionnement et le marché des énergies renouvelables.

Pour la première fois, le pavillon chinois à la COP n’est plus un espace discret réservé à des débats techniques ou universitaires. CATL, leader mondial de la fabrication de batteries, a organisé un événement destiné aux délégations gouvernementales et aux ONG. Les géants de l’énergie solaire Trina et Longi, le réseau électrique SGCC, ainsi que le constructeur automobile BYD, exposant des véhicules hybrides locaux, sont également présents.

Leadership ou influence subtile ?

En public, le vice-ministre chinois de l’Écologie, Li Gao, souligne que la position de premier producteur mondial d’énergie verte « apporte des bénéfices à tous les pays, en particulier les pays du Sud ». Cette posture est saluée par le président de la COP et par Ana Toni, directrice exécutive de la conférence, qui note que la Chine permet désormais aux autres pays d’accéder à une énergie à faible émission de carbone « à des prix compétitifs ».
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En coulisses, Pékin joue également un rôle diplomatique plus subtil, comblant le vide laissé par les États-Unis et rassemblant les intérêts des pays du Sud, des grandes économies émergentes comme les BRICS aux petits pays en développement. Mais certains restent prudents : Sue Biniaz, ancienne envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour le climat, estime que la Chine n’a pas encore montré un leadership pleinement ambitieux, pointant l’objectif limité de réduction des émissions d’au moins 7 % d’ici 2035.

Pour Li Shuo, directeur du centre climatique chinois à l’Asia Society Policy Institute, « le pays le plus puissant n’est pas celui qui parle le plus fort à la COP mais celui qui produit et investit concrètement dans les technologies bas carbone ». Sur ce terrain, la Chine a visiblement pris une longueur d’avance.

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