Capture d’écran France Inter
Le présentateur de la matinale de France Inter, Nicolas Demorand, n’a pas été entendu par les auditeurs depuis le 16 octobre.
MÉDIAS – Une explication après plusieurs semaines de silence. La radio France Inter s’est finalement exprimée, ce samedi 15 novembre, au sujet de l’absence prolongée de Nicolas Demorand.Le journaliste, visage emblématique de la station, anime habituellement La Grande Matinale, qui informe les auditeurs de 7h à 9h.
Depuis la mi-octobre, sa voix n’a pourtant plus retenti sur les ondes. « Nicolas a besoin de repos », a déclaré Adèle Van Reeth, directrice de la radio, dans une interview au Parisien publiée ce samedi 15 novembre.
La dernière matinale de Nicolas Demorand remonte au vendredi 16 octobre. Dès le lundi suivant, Florence Paracuellos a pris les commandes, ouvrant le journal sur le spectaculaire casse au Louvre. Le lendemain, la journaliste a de nouveau assuré la matinale, alors que Nicolas Sarkozy était attendu à la prison de la Santé.
Alors que son absence commençait à se faire remarquer ces dernières semaines, le présentateur n’avait donné aucune nouvelle, et France Inter ne s’était jusqu’alors pas expliquée. « Nicolas a besoin de repos. Pour lui permettre de se reposer sereinement, Philippe Corbé et moi avons demandé à Florence Paracuellos d’être disponible jusqu’aux vacances de Noël pour assurer la présentation de la grande matinale, au cas où », a finalement indiqué Adèle Van Reeth.
Nicolas Demorand « reviendra » une fois en forme
La directrice de la radio assure que Nicolas Demorand « reviendra dès qu’il se sentira de nouveau en forme ». « Nous pensons tous beaucoup à lui », a-t-elle ajouté. Adèle Van Reeth n’a pas mentionné la raison précise de cette absence.
En mars dernier, Nicolas Demorand avait révélé publiquement souffrir de bipolarité, à l’occasion de la sortie de son livre Intérieur nuit (éditions Les Arènes). Dans cet ouvrage autobiographique, il raconte son diagnostic, posé huit ans plus tôt, ses séjours en structure psychiatrique et la manière dont il a annoncé sa maladie à la direction de Radio France.
Cette annonce intervient également dans un contexte plus large de tensions internes à France Inter. Mercredi, les instances représentant les journalistes, producteurs et techniciens de la station ont envoyé une lettre à la direction, estimant que la radio « perd son âme ». Les signataires, réunis au sein de la SDJ, de la SDPI et des associations équivalentes, dénoncent « des choix opaques », un « manque de clarté » dans le projet de la direction et une « brutalité managériale » ayant conduit à des « événements graves ».
Dans son interview au Parisien ce samedi, Adèle Van Reeth a déclaré : « Une telle véhémence et de telles accusations m’ont heurtée ». Elle a précisé qu’elle échange « quotidiennement » avec les producteurs, les journalistes et les attachés de production. « Je ne suis pas une dirigeante qui a coupé le dialogue », a insisté la directrice de la radio, en poste depuis 2022, qui avait déjà été visée par une motion de défiance en juillet 2024.