Par

Théo Zuili

Publié le

16 nov. 2025 à 6h26

Depuis fin octobre 2025, les habitants de Lyon habitués à passer régulièrement autour du jardin des Plantes et de l’Amphithéâtre des Trois Gaules, dans le 1ᵉʳ arrondissement, s’étonnent de tomber nez à nez avec des ouvriers équipés de machines étranges. Interrogée par actu Lyon, la mairie du 1ᵉʳ arrondissement dévoile les raisons de ce remue-ménage inhabituel en bas des pentes de la Croix-Rousse.

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Des fouilles archéologiques

Réponse : il ne s’agit pas d’études pour le creusement d’un nouveau parking. Les ouvriers présents sont venus réaliser des mesures dans le cadre d’un « nouveau protocole travaillé entre la Direction de la Biodiversité et de la Nature en Ville et le Service Archéologique de Lyon ».

L’objectif : établir une cartographie précise de ce site plus ancien qu’il n’y paraît. C’est à l’aide d’une « technologie d’imagerie géophysique » que les ouvriers vont tenter de mieux comprendre ce qu’il s’y cache en sous-sol, pour ensuite réaliser des fouilles qui devront « compléter les connaissances sur le site ».

De quoi permettre, à terme, de redonner vie à ce lieu qui, bien qu’apprécié des Lyonnais, a clairement perdu de sa superbe au regard de son histoire. Explications.

Un parc qui ne laisse pas deviner son histoire

Bien connu des étudiants, musiciens, propriétaires de chiens et familles pour ses escaliers des Carmélites, sa fontaine Burdeau, ses grands arbres, ses espaces verts en pentes et son atmosphère paisible, le jardin des Plantes porte une histoire prestigieuse que son état actuel ne laisse pas deviner.

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Il s’agit du « plus ancien jardin de Lyon ». Mais le « modeste espace vert » que l’on connaît aujourd’hui n’est que le dernier avatar du premier Jardin botanique de la ville. À l’origine jardin de l’abbaye des Bénédictes de la Déserte, un monastère fondé en 1296 et détruit à la Révolution, ce parc accueille de 1814 à 1857 jusqu’à 4 000 plantes exotiques issues d’expéditions ou de dons. De quoi permettre à tous les Lyonnais d’admirer les fleurs du monde entier.

Trop exigu et ne pouvant être étendu, le jardin botanique déménage en 1857 au parc de la Tête d’Or. L’espace vert conserve tout de même le nom de « jardin des plantes » et est raboté par la construction de nouvelles rues et le déblaiement de l’amphithéâtre des Trois Gaules, redécouvert en 1818 et classé monument historique en 1961.

Édifié à l’an 19 de notre ère, c’est le plus ancien de France. Il accueillait autrefois jusqu’à 20 000 spectateurs avant de devenir le vestige que l’on connaît de nos jours. On ne peut malheureusement le visiter que lors des Journées du patrimoine ou du festival du Nid de Poule, organisé sur place chaque été depuis 2019.

Redonner vie à un parc « sous valorisé »

« Nous avons à cet endroit un empilement incroyable d’histoire et d’usage aujourd’hui méconnus » sur ce site à la fois « mal étudié, sous-aménagé et sous-valorisé », explique Yasmine Bouagga, maire du 1ᵉʳ arrondissement.

Depuis des décennies, l’espace vert « se dégrade au fil des années, des arbres sont abattus par des tempêtes ou des maladies, alors que la présence de vestiges rend difficile de replanter ».

Voici à quoi ressemblait le jardin des plantes à Lyon selon Henri Margel-Filleux, architecte paysagiste.
Voici à quoi ressemblait le jardin des plantes à Lyon selon Henri Margel-Filleux, architecte paysagiste. (©Bibliothèque municipale de Lyon)

Ces fouilles permettront de trouver les bons emplacements pour replanter des grands arbres cet hiver. La municipalité évoque un projet global à long terme, visant à « réhabiliter le Jardin des Plantes en s’inspirant de son plan initial en cercles concentriques, et à replanter une diversité d’espèces végétales (arbres, arbustes), cohérentes avec son histoire et adaptées aux enjeux climatiques actuels ».

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