Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
C’est grâce aux ventes de pétrole et de gaz que la Russie finance sa guerre en Ukraine. Et pour assécher ce financement, l’Union européenne (UE) a décidé d’interdire les importations d’hydrocarbures russes d’ici 2027. Nouveauté : cette mesure de principe a été adoptée par un vote à la majorité, et non à l’unanimité.
Une décision désormais contestée par Viktor Orban, qui égratigne ceux qu’il appelle les « technocrates de Bruxelles ». « Ils disent que les décisions liées au pétrole russe ne sont pas des sanctions, mais des mesures commerciales qui peuvent être votées à la majorité, et non à l’unanimité comme les sanctions. (…) C’est illégal et contraire aux valeurs de l’Union (..) Alors, nous portons plainte », a déclaré le Premier ministre hongrois.
L’homme d’État soutient que la Hongrie, un pays enclavé, est forcé d’acheter du pétrole et du gaz à Moscou. Un argument qui a convaincu son allié Donald Trump ; le 7 novembre, à Washington, où il accueillait Viktor Orban, le président américain a décidé d’exempter la Hongrie des sanctions imposées par Washington aux pays qui commercent avec la Russie.
En Europe, la République tchèque, elle, a réussi à sevrer son économie de l’énergie russe. Prague achète son gaz et son pétrole ailleurs, et le consommateur tchèque ne paie pas plus cher. Alors, si Viktor Orban refuse d’en faire autant, c’est parce qu’il est dans la main de Moscou, dénoncent ses opposants. Le dirigeant hongrois a fondé toute sa communication sur le fait que son pays ne peut pas se passer du gaz ni du pétrole russe ; à cinq mois des élections législatives, il peut difficilement changer de cap.
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