Pro D2 (11e journée). RC Vannes – Grenoble, ce dimanche (21 h) à Rennes

Ce choc de Pro D2 au Roazhon Park entre le RC Vannes et Grenoble est aussi le remake de la finale de Pro D2 en 2024 à l’issue de laquelle le club morbihannais était devenu la première équipe bretonne à accéder au Top 14. Près d’un an et demi plus tard, les deux formations se retrouvent pour la première fois, un dimanche en prime time, devant près de 30 000 spectateurs. Et en 18 mois, beaucoup de choses ont changé.

« On a le sentiment qu’il y a des dynamiques un peu inversées depuis, confie Jonathan Wisniewski, consultant Canal + et directeur sportif de Valence Romans. Vannes a connu sa première accession dans l’élite du rugby français, peut-être le meilleur championnat du monde. Grenoble a allongé sa triste série à six matchs d’accession ratés et, par la suite, de grandes difficultés financières et un manque de stabilité. De l’autre côté, Vannes continue d’être stable, serein et de travailler sur la continuité. Le RCV s’est installé dans le top 16 ou 17 des équipes françaises dans l’infrastructure, le savoir-faire, l’identité… »

Un changement de statut

Avec son expérience du Top 14 (2012-2017 et 2018-2019), le FCG peut aussi prétendre à une place dans ce cercle fermé. Notamment grâce au stade des Alpes et ses 20 000 places, qu’il partage avec le GF38 (Ligue 2). Même si avec ses 7 500 spectateurs de moyenne depuis le début de la saison (12 422 pour le RCV), il sonne un peu creux. « C’est un stade magnifique mais il faut être en Top 14, poursuit l’ancien ouvreur. Je l’ai connu en tant que joueur en Top 14 (2014-2017). C’est un écrin fantastique, qui fait du bruit. J’ai connu quelques guichets fermés, c’était exceptionnel ! Mais c’est un stade un peu surdimensionné pour ce championnat. »

À Vannes, cette finale 2024 n’a pas été évoquée cette semaine. « Ça ne compte pas. Beaucoup de choses se sont passées depuis », confirme l’entraîneur Jean-Noël Spitzer. Mais la rencontre a eu des conséquences directes. D’abord, le changement de statut des deux formations. « Le nôtre a évolué, parce qu’on redescend de Top 14, parce qu’on a obtenu cette montée », reconnaît Maxime Lafage. Vannes, leader de Pro D2, aborde désormais la rencontre dans la peau du favori, face à un effectif pourtant calibré pour jouer les premiers rôles, « inconstant mais qui a cette capacité à être excellent ».

Vannes a désormais le plus gros budget

Ensuite, le club isérois fait du surplace ces dernières années : son budget stagne aux alentours des 14 millions d’euros (M€), quand celui de Vannes a considérablement augmenté, de 12,5 M€ à environ 20 M€ sur la même période. Plus gros budget de Pro D2 lors de la saison 2022-2023, le FCG n’a plus que le cinquième. Pour la première fois, le RCV l’a dépassé lors d’une saison où ils évoluent dans la même division.

Une évolution de la hiérarchie qui s’accompagne d’une certaine pression. « Ça va être un événement spécial, un stade spécial mais ça reste un match de championnat. Il y en a d’autres derrière, ce n’est pas une finale de championnat de France », tempère Lafage. Cette fois, ce ne sera pas à Ernest-Wallon. Et il y aura encore plus de Bretons.