Une vengeance ? Quelle vengeance ? Même si les apparences sont contre eux, Nora Preziosi, l’ex-présidente du bailleur social 13 Habitat, et Erwan Davoux, ancien agent du département des Bouches-du-Rhône, se défendent fermement de tout sentiment revanchard. Mardi, ils ont annoncé leur candidature commune à la mairie de Marseille à l’occasion des prochaines élections municipales avec un mouvement qui se veut apolitique et non partisan, tourné vers la société civile : « Marseille pour Tous ».

Les deux ne sont pas des inconnus dans le paysage politique marseillais car ils ont tous les deux entamé un bras de fer public contre une même personne : Martine Vassal, présidente du département, de la métropole Aix-Marseille et candidate pour la droite et le centre.

Ciblage politique

D’un côté, on retrouve Nora Preziosi, conseillère départementale élue aux côtés de la présidente, écartée de 13 Habitat cet été après un rapport explosif de l’Ancols (Agence nationale de contrôle du logement social) faisant état de « situations de conflits d’intérêts ». Accusation dont elle se défend, dénonçant un ciblage politique. « L’objectif était de me salir, de ternir mon image et surtout de me liquider au plus vite avant que les municipales ne commencent en septembre. J’en suis convaincue. Je ne suis pas un caillou dans la chaussure de Martine Vassal, mais un rocher », confiait-elle à La Provence en octobre dernier.

De l’autre Erwan Davoux, ancien directeur des relations internationales du département des Bouches-du-Rhône, à l’initiative d’une plainte contre l’élue LR. Dans les colonnes du Nouvel Obs, le haut fonctionnaire avait dénoncé un « système Vassal » fait de voyages dispendieux, de clientélisme par subventions à des associations communautaires et de trafic d’influence supposé. La candidate de la droite et du centre, récemment soutenue par Renaissance, a réfuté ces éléments, évoquant la charge d’un « maître chanteur » dont le contrat n’avait pas été renouvelé.

« Méthode violente »

« Ce n’est pas une vengeance contre Martine Vassal, on ne s’engage pas dans une campagne politique par vengeance, tient à clarifier Erwan Davoux auprès de 20 Minutes. On veut une rupture avec un système qu’elle symbolise ». Les deux candidats, sans étiquette, se sont rencontrés au détour des couloirs du conseil départemental. « On a beaucoup échangé, j’avais envie de m’engager dans cette campagne des municipales. Erwan me disait la même chose », rembobine Nora Preziosi.

« Nous avons des valeurs communes, abonde Erwan Davoux On s’est rendu compte l’un et l’autre qu’on était sur la même longueur d’onde, qu’on avait des profils complémentaires et qu’on avait l’opportunité d’ouvrir le débat politique, de mettre la société civile au centre. » Et de déplorer : « On a l’impression que le circuit politique tourne en vase clos, ce sont les mêmes visages depuis des années. » Depuis plusieurs semaines, une liste et un programme sont en cours d’élaboration, confie-t-on dans l’entourage du binôme.

La vendetta serait plutôt de l’autre côté, assure la conseillère départementale. Au lendemain de l’annonce de sa candidature, elle s’est vue retirer sa délégation ainsi que l’accès à son bureau situé dans l’Hôtel du département. Une mésaventure documentée en vidéo sur ses réseaux sociaux, alors qu’elle dénonce une « méthode violente » et une « une mesure à caractère politique ». « Elle a manqué de respect aux citoyens qui ont voté pour moi. Et vous voulez que cette femme se présente à la mairie de Marseille ? », réagit-elle, fustigeant un « déni de démocratie ».

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Du côté de l’entourage Martine Vassal, le sujet est rapidement évacué. « Chacun a le droit de se présenter aux élections. Nous n’avons pas de commentaires particuliers à faire sur cette candidature », indique le porte-parole de la candidate, Romain Simmarano. Et de rappeler : « La seule chose qui compte dans une élection municipale aussi importante que celle qui nous attend c’est : qu’est-ce qu’on propose aux Marseillais ? »

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Sur ce point, les deux parties semblent d’accord : le programme avant les chicayas. « On va se battre pour gagner, on a des propositions à faire », souligne Nora Preziosi. « On souhaite que Marseille soit à l’image du stade Vélodrome c’est-à-dire un endroit où les gens se réunissent, sont fiers et heureux », ajoute Erwan Davoux. Le match ne s’annonce pas sans tacles.