Les candidats concurrents à la mairie de Paris Rachida Dati (LR), Emmanuel Grégoire (PS) et Pierre-Yves Bournazel (Renaissance et Horizon) ont détaillé, samedi 15 et dimanche 16 novembre, leurs propositions pour repenser la mobilité dans la capitale.
La première plaide pour redonner sa place au piéton, le second pour fluidifier la circulation des bus, le troisième pour redonner la priorité aux piétons face au tour voitures.
Rachida Dati pour « sanctuariser la place du piéton »
Dans une interview à La Tribune Dimanche parue en ligne samedi 15 novembre, Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement promet un « Paris apaisé » et souhaite « sanctuariser la place du piéton », « grand oublié », selon elle des mandatures d’Anne Hidalgo.
Evoquant un « chaos généralisé » dans les rues de Paris, avec des bus « qui n’arrivent plus à circuler » et des « personnes âgées qui ont peur de traverser la chaussée », l’actuelle ministre de la Culture souhaite définir un « schéma global de mobilité » et « mettre en place des transverses dédiées aux piétons ».
Accusée par ses adversaires d’être la candidate de la voiture, Rachida Dati promet de « ne pas réduire la place du vélo à l’échelle de tout Paris » tout en soulignant que les vélos « n’ont pas à circuler sur les trottoirs ni à brûler les feux ».
La candidate exclut la réouverture des voies sur berges à la voiture, mais remontera les vélos sur une partie de la rive droite de la Seine afin de laisser les quais bas aux piétons. Elle propose aussi d’expérimenter le retour des automobilistes parisiens rue de Rivoli pour la « desserte locale », notamment les commerces.
Les berges de la Seine seront elles transformées « en grand parc urbain patrimonial qui intégrera des espaces de détente, sportifs, et culturels », et végétalisées.
Elle envisage aussi un retour partiel sur la limitation à 30km/h dans le centre de Paris, posera des enrobés phoniques sur le périphérique, qui sera à terme couvert, et promet un nouveau tarif résident « abordable » pour les automobilistes parisiens.
Emmanuel Grégoire pour une « cohabitation apaisée »
Le candidat PS Emmanuel Grégoire défend également, dans le quotidien Ouest-France, une « cohabitation apaisée entre piétons, cyclistes, usagers du bus et automobilistes ».
Il propose aussi un « grand plan » pour fluidifier les déplacements, et veut rendre l’usage du bus « de nouveau attractif » pour « faciliter le trajet de près de 250.000 Parisiens ». Dix voies de bus express seront ainsi créées sur les dix lignes les plus empruntées de la capitale, qui seront équipées de feux tricolores à priorité renforcée.
Le député de Paris souhaite également poursuivre la transformation des berges de la Seine, avec des « grandes berges piétonnes et vertes, depuis la jonction du canal Saint-Martin au fleuve, jusqu’à la porte de Bercy », une zone actuellement « parsemée de grandes infrastructures pensées pour la voiture ».
Ce projet vise selon lui à relier l’ouest à l’est de la capitale, « de la porte de Saint-Cloud à Bercy », côté rive droite, mais aussi avec des aménagements rive gauche pour « une vraie continuité piétonne et cyclable ».
Pierre-Yves Bournazel pour « rendre Paris aux piétons »
Enfin, Pierre-Yves Bournazel, candidat ayant le soutien d’Horizon et Renaissance, souhaite « mettre fin à la pagaille » et « rendre Paris aux piétons », affirme-t-il dans un communiqué publié ce dimanche.
Il estime qu' »à Paris, se déplacer à pied relève trop souvent du parcours du combattant » et fustige à la fois le « tout-vélo de l’équipe sortante » et le « tout-voiture défendu par Madame Dati ».
Le candidat propose de « créer de nouveaux quartiers piétons », de « mieux aménager les trottoirs », et « d’améliorer la visibilité et la lisibilité des traversées pour faciliter le quotidien des marcheurs » pour mieux « défendre les piétons, premiers usagers et les plus vulnérables de l’espace public ».
Il souhaite également « porter les effectifs de la police municipale à 6.000 agents pour sanctionner les usagers de l’espace public qui oublient le piéton », ainsi que « déployer la vidéoverbalisation » et « imposer l’immatriculation des fatbikes ».
Pour finir, le candidat propose « d’instaurer un pilotage unique de tous les chantiers de voirie, avec des délais stricts et des pénalités financières immédiates pour les opérateurs en retard », afin de limiter les travaux qui entravent la circulation, notamment de piétons.
Article original publié sur BFMTV.com