Michel Leclerc, le cinéaste du “Nom des gens”, confronte les idéaux d’un couple de bobos au réel. Et signe un film malin et plein d’espoir.

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Edouard Baer et Leïla Bekhti.

Edouard Baer et Leïla Bekhti. Kare Productions – UGC Images

Par Anne Dessuant

Publié le 16 novembre 2025 à 16h06

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Dix ans après Le Nom des gens, leur comédie sur l’engagement — à gauche toute —, Michel Leclerc et Baya Kasmi continuent le combat. Depuis toujours, Paul (Édouard Baer, baerissime !) emmerde le système… qui le lui rend bien. Il vit avec Sofia (Leïla Bekhti, parfaite), brillante avocate qu’on aurait qualifiée de « beurette » dans les années Mitterrand. Ils élèvent leur fils selon des principes d’ouverture d’esprit, de tolérance et d’alimentation bio. Mais quand ils déménagent à Bagnolet, leurs certitudes percutent la grande mixité de l’école publique du quartier. Parce que leurs potes passent à l’ennemi (l’école privée), Paul et Sofia vont durcir leur position, jusqu’à risquer de mettre leur couple, et leur fils, en danger. Le monde devient fou ? Oui, et si on ne fait pas attention la catastrophe guette, prévient Michel Leclerc.

Sans moralisme, il guide Paul et Sofia vers le chemin de la réconciliation. À l’aide d’un scénario à l’humour malin qui s’amuse à retourner les clichés ou à les confronter à une réalité absurde. De quoi la peur se nourrit-elle ? De l’ignorance plus que des différences. On pourrait reprocher aux scénaristes d’enfoncer des portes ouvertes, mais leur propos échappe au manichéisme grâce à la poésie qui s’invite ici ou là, sur un air de Jeanne Cherhal. Tant qu’il y a de l’amour, de l’humour — et des luttes à mener —, il y a de l’espoir.