En transposant dans les années 1980 ses aventures, la réalisatrice Patty Jenkins ne fait qu’aseptiser la fameuse amazone.

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Gal Gadot.

Gal Gadot. Clay Enos – DC Entertainment – Warner Bros.

Par Frédéric Strauss

Publié le 16 novembre 2025 à 17h30

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La vie est dure pour les super-héros : depuis des mois, on attendait le retour en salles de la nouvelle Wonder Woman. Elle finit par arriver, seulement en DVD/VOD, et on lui fait grise mine… Comment imaginer que, sur la lancée du film séduisant qui relança le personnage en 2017, la réalisatrice Patty Jenkins allait faire moins bien ? En se chargeant, cette fois, elle-même du scénario, elle a fait fausse route. Pour alimenter deux heures et demie d’aventures à grand spectacle, elle raconte qu’une pierre magique donne à ceux qui la touchent le pouvoir de réaliser leur vœu le plus cher, et qu’un homme rêvant de dominer le monde s’en empare. C’est un peu court.

Bien sûr, la légèreté est de mise. Le choix des années 1980 comme toile de fond se veut un retour divertissant à l’héroïsme américain naïf qui survivait encore à cette époque, après le triomphe du Superman créé par Christopher Reeves en 1978. Mais il est dommage d’avoir joué, dans le premier volet, sur la sophistication de Wonder Woman, amazone élevée loin des préjugés sexistes dans un monde antique où elle devint une guerrière invincible, pour nous la présenter maintenant comme une gentille justicière. Gal Gadot a beau rester l’interprète idéale, le charme est brisé. L’intrigue serait même absolument dénuée d’intérêt sans le personnage secondaire de Barbara Minerva. Avec cette femme timide, brimée, qui va réussir à s’affirmer et à reprendre le pouvoir que les hommes voulaient avoir sur elle, le film ouvre des pistes intéressantes. Mais pour les refermer très vite, en faisant d’elle une figure monstrueuse, totalement négative. Les combats de la femme ne sont plus que de la castagne chez Wonder Woman.

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q “Wonder Woman” : Patty Jenkins et Gal Gadot nous offrent un beau personnage de femme forte