Petit tour dans la filmographie de Clint Eastwood, où il y a du très bon mais aussi du très mauvais. Du pire au meilleur, notre verdict.

Clint Eastwood  sur le tournage de « Mystic River ».

Clint Eastwood sur le tournage de « Mystic River ». Photo Merie W. Wallace/Warner Bros./Village Roadshow Films

Par Samuel Douhaire

Publié le 16 novembre 2025 à 17h33

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Et si on revisitait l’œuvre passionnante de Clint Eastwood, depuis son passage derrière la caméra, en 1971, jusqu’aujourd’hui ? L’acteur devenu cinéaste ayant aussi joué pour les autres, nous nous sommes limités aux seuls longs métrages de fiction qu’il a réalisés — soit quarante en un peu plus de cinquante ans, belle régularité. Alors, quels sont les meilleurs films de Clint Eastwood ? Verdict, du film superficiel au western magistral.

“Le 15h17 pour Paris” (2018)

Warner Bros./Malpaso Productions/Village Roadshow Pictures

Clint Eastwood s’intéresse aux héros ordinaires de l’attentat manqué du Thalys en août 2015, trois d’entre eux jouant même leur propre rôle. Un film anecdotique, rendu encore plus lisse par l’interprétation de ces acteurs d’un jour. Le pire ? Les séquences de voyage touristiques à Berlin ou Venise, où les gars en goguette font des selfies à la chaîne…

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o “Le 15h17 pour Paris”, de Clint Eastwood : anecdotique, superficiel et lisse

“Firefox, l’arme absolue” (1982)

The Malpaso Company

Les Soviétiques ont inventé un avion méga sophistiqué, même qu’il fonctionne tout seul, relié au cerveau du pilote. Trop fort ! Les États-Unis envoient big Clint voler cette merveille. Une publicité géante — et gênante — pour l’aviation US autant que pour la « grandeur de l’Amérique » à la mode Reagan… La dernière heure ressemble à un jeu vidéo, façon simulateur de vol, où l’on attendrait avec impatience le « game over ».

“Cry Macho” (2021)

Photo Claire Folger/Warner Bros./Daniel Grodnik Productions/Malpaso Productions/QED International/Ruddy Productions

On voit bien ce qui a pu séduire Eastwood dans cette histoire de cow-boy rangé des rodéos qui retrouve un peu de sa dignité en allant récupérer à Mexico, et en toute illégalité, un adolescent pour le convoyer jusqu’au Texas. On comprend moins, en revanche, comment il a pu bâcler à ce point son affaire. Le plus embarrassant étant sa performance de vieux croulant encore vert. Le rôle de trop ?

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o “Cry Macho” : Clint Eastwood à la limite de la caricature

“La Relève” (1990)

Warner Bros/Malpaso

Un flic dur à cuire perd son équipier dans une fusillade. On lui en assigne un nouveau, fils de bonne famille un peu naïf… Le « buddy movie » ne sied guère à Clint Eastwood, vraiment pas inspiré. Même si on peut quand même retrouver son légendaire penchant masochiste.

“La Sanction” (1975)

Universal Pictures/The Malpaso Company

Tueur à gages la nuit, professeur d’art à l’université le jour, Jonathan Hemlock est une machine à tuer efficace et insensible, rappelée par les services secrets pour éliminer un mystérieux alpiniste boiteux. Malgré de belles séquences d’alpinisme, c’est un Clint Eastwood mou du genou, qui serre les mâchoires plus fort que jamais. Pour ne pas bâiller ?

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p “La Sanction” de Clint Eastwood

“Créance de sang” (2002)

Warner Bros/Malpaso

Clint en toute petite forme. McCaleb, profiler, a le cœur qui flanche. Grâce à une greffe, il reprend du service et aide la sœur de sa « donneuse », assassinée, à retrouver le tueur. C’est bien d’honorer ses dettes, Clint, c’est bien d’honorer tes fans aussi.

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p “Créance de sang”, Clint Eastwood en toute petite forme

“Au-delà” (2010)

Warner Bros.

Trois histoires d’outre-tombe qui finissent par se croiser, pour une méditation sur la mort qui n’évite pas toujours le prêchi-prêcha pseudo-mystique. Ça commence comme un film catastrophe à la Roland Emmerich (le tsunami en Asie du Sud-Est avec… Cécile de France !), c’est (un peu) mieux par la suite, notamment grâce à Matt Damon, mais ça ressemble aussi, parfois, à du mauvais Lelouch…

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p “Au-delà” de Clint Eastwood : mélo méditatif et inégal

“Le Maître de guerre” (1986)

The Malpaso Compagny

Drôle d’objet, belliciste et patriotique dessus, fragile et moqueur dessous. En se donnant le rôle d’un sergent instructeur hurleur, maso et grossier, Clint nous rassure : tout ça est au second degré. Le souci est que, lors de la sortie du film en pleine ère Reagan, beaucoup de spectateurs l’ont pris au premier…

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p “Le Maître de guerre”, de Clint Eastwood : film ambigu, à la fois patriotique et moqueur

“Les Pleins Pouvoirs” (1997)

Castle Rock

À travers un miroir sans tain, Luther, en plein cambriolage, est le témoin impuissant d’un meurtre qui met en cause le président des États-Unis. La scène en question est formidable, le thriller pseudo-hitchcockien qui suit, beaucoup moins. Eastwood y défend des idées grosso modo républicaines en politique et classiques côté mise en scène.

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q “Les Pleins Pouvoirs” : entre thriller politique et exercice hitchcockien

“L’Échange” (2008)

Imagine Entertainment/Malpaso Productions

Los Angeles, 1928. Une mère dont le petit garçon a disparu se laisse convaincre par la police de reconnaître un enfant qui n’est pas le sien… Composite, sinon bancal (Eastwood loupe complètement la scène clé de son récit), le film reste intéressant pour ses zones d’ombre et pour son interprète inattendue, Angelina Jolie, qui exprime une vulnérabilité de plus en plus émouvante.

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q “L’Échange”, de Clint Eastwood : Angelina Jolie élégante et radieuse dans son malheur

“Jugé coupable” (1999)

Malpaso Prod./The Zanuck Company

Un condamné à mort, un journaliste usé et porté sur le bourbon pour le sauver. Intrigue pas neuve, suspense nonchalant et course contre la montre finale sans originalité. Quel intérêt trouver alors à ce petit thriller ? Justement, qu’Eastwood prenne élégamment son temps.

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q “Jugé coupable”, un thriller inégal mais émouvant de Clint Eastwood

“Space Cowboys” (2000)

Malpaso/Village Roadshow

Quatre astronautes à la retraite rempilent pour dépanner un Spoutnik en perdition, dont eux seuls ont gardé la notice. Clint signe un agréable quoique mineure « étoffe des rétros ». Et, accessoirement, un film drôlement malicieux.

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p “Space Cowboys” de Clint Eastwood

“Invictus” (2009)

Warner Bros. Pictures/Malpaso Productions

1995 : Coupe du monde de rugby en Afrique du Sud. Mandela mise sur une victoire de l’équipe nationale et exhorte son peuple à y croire. Eastwood et son interprète Morgan Freeman sont habités par leur sujet dans ce récit enfiévré autour de la naissance symbolique d’une nation. Mais les reconstitutions des matchs ont de quoi faire hurler les fans de ballon ovale. Eh Clint, c’est du rugby, pas du foot américain !

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r “Invictus” : Clint Eastwood transforme l’essai

“Jersey Boys” (2014)

Warner Bros./GK Films/RatPac-Dune Entertainment

Années 1960. Des gars du New Jersey, dont certains fraient avec la Mafia, montent un groupe vocal. Autour de l’histoire vraie des Four Seasons, Eastwood raconte par petites touches fines le destin singulier de musiciens rattrapés par leur passé. Mineur mais plaisant.

“L’Homme des hautes plaines” (1973)

The Malpaso Compagny

Accueilli comme un sauveur dans une petite ville du Far West, un justicier se met à bafouer les traditions et à inquiéter les habitants. Le premier western réalisé par Clint Eastwood, façon spaghetti, avec trognes patibulaires et cigares mâchouillés à la manière de son premier mentor, Sergio Leone. Un exercice de style qui vire au fantastique baroque. Inégal mais surprenant.

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r “L’Homme des hautes plaines”, Clint Eastwood en plein dans le mille

“American Sniper” (2014)

Warner Bros./Village Roadshow Pictures/Malpaso Productions

Tireur d’élite américain, Chris Kyle est rentré d’Irak en héros traumatisé. Le portrait qu’en donne Clint Eastwood a divisé : une biographie percutante doublée d’un sombre bilan de la guerre au Moyen-Orient, ou une propagande patriotique bas du front ? Suivant les scènes, on hésite…

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r “American Sniper” de Clint Eastwood

“Pale Rider, le cavalier solitaire” (1985)

Malpaso

Icône de l’Ouest perdu, cow-boy silencieux, minéral, à la fois héros et chimère, Clint traverse avec une classe irréelle cette épure de western, pleine de brutalité et de mélancolie. Mais, en matière de western, Eastwood a fait beaucoup mieux avant (Josey Wales hors-la-loi) comme après (Impitoyable).

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p “Pale Rider” : un western traditionnel où Eastwood règne en cavalier solitaire

“J. Edgar” (2011)

Warner Bros./Malpaso Productions/Imagine Ent.

Les mystères de J. Edgar Hoover, patron démoniaque du FBI pendant quarante-huit ans, à la vie privée mystérieuse – son beau bras droit fut-il le seul amour de sa vie ? J. Edgar avait divisé la rédaction de Télérama à sa sortie : il faut dire que ce grand film ténébreux flirte parfois avec le biopic empesé.

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r “J. Edgar”, de Clint Eastwood : grand biopic ténébreux

“Un frisson dans la nuit” (1971)

Universal

Ce thriller jazzy, très inspiré, témoigne d’une puissante ambiguïté. En se distribuant dans un personnage de disc-jockey harcelé par une auditrice fan d’Erroll Garner, l’acteur devenu cinéaste entame sa cure maso. Premier film réussi comme réalisateur, premier coup de pioche dans le mythe.

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r “Un frisson dans la nuit” de Clint Eastwood

“Le Cas Richard Jewell” (2020)

Photo Claire Folger/Warner Bros./The Malpaso Company/75 Year Plan Productions/Appian Way/Misher Films

Un brave type, agent de sécurité qui a découvert une bombe lors des jeux Olympiques d’Atlanta de 1996, devient un héros… avant d’être suspecté d’avoir posé l’engin explosif. Eastwood décortique la terrible injustice médiatico-judiciaire dont a été victime Richard Jewell avec sa rigueur et sa sobriété coutumières – ce qui n’exclut pas l’émotion. Du travail de pro.

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r “Le cas Richard Jewell” de Clint Eastwood

“La Mule” (2018)

Photo Claire Folger/Warner Bros./The Malpaso Company

En manque d’argent et en froid avec sa famille, un vieil horticulteur se fait passeur de drogue pour un cartel mexicain. Entre sourire et émotion, le cinéaste vétéran parvient encore à surprendre en dessinant le portrait sensible d’un homme qui fait tout pour se racheter au soir de sa vie. Particulièrement touchant.

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r “La Mule”, de Clint Eastwood : un road movie truculent et mélancolique

“Mémoires de nos pères” (2006)

Warner Bros./Malpaso

Démythification de la célèbre photo des marines plantant le drapeau sur l’île d’Iwo Jima en 1945, et hommage lucide et lyrique aux soldats qu’elle représente. Le film le plus ambitieux d’Eastwood est parfois victime de sa grande richesse thématique (des personnages tout juste esquissés) et de sa construction en flash-back inutilement complexe.

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r Mémoires de nos pères

“Juré n° 2” (2024)

Warner Bros./Malpaso Productions/Dichotomy Films/Gotham Group/Lightnin’ Production Rentals

Désigné juré d’un procès pour meurtre, un jeune homme qui attend son premier enfant découvre sa propre responsabilité dans la mort de la victime. Un film réalisé dans le plus pur classicisme mais habité, où Eastwood traite de culpabilité et de morale au fil d’un récit captivant. Éloge raisonné de la vérité en prime.

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r “Juré n° 2” de Clint Eastwood

“Sully” (2016)

Warner Bros./Malpaso/ RatPac/Village Roadshow/The Kennedy/Marshall Company

Clint Eastwood sonde avec empathie le destin du pilote qui a amerri sur l’Hudson sans faire de victimes en 2009. Un biopic vibrant, avec un Tom Hanks excellent. Le plus réussi des films d’Eastwood consacrés aux héros américains ordinaires.

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r “Sully” sur Arte, l’héroïsme et ses nuances selon Clint Eastwood

“L’Épreuve de force” (1977)

Malpaso Company

Une très bonne série B, nerveuse et sèche, où Clint Eastwood malmène avec bonheur son image de flingueur violent : le masochisme de son personnage de flic chargé d’escorter une prostituée est justement pointé du doigt. Du bon spectacle.

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q “L’Épreuve de force”, de Clint Eastwood : un polar faussement viril et haletant

“Bird” (1988)

Warner Bros

Beau biopic du saxophoniste Charlie Parker, dans le New York des années 1950. Ce n’est pas une hagiographie, mais un portrait intimiste, balayé par des fulgurances qui rendent la musique inoubliable — même si les puristes du jazz ont pu faire la fine bouche. Forest Whitaker y est éblouissant.

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r “Bird” de Clint Eastwood

“Chasseur blanc, cœur noir” (1990)

Warner Bros/Malpaso

Dans ce film d’aventures inspiré du tournage mouvementé d’African Queen, Clint Eastwood s’est fait la dégaine de John Huston pour incarner un metteur en scène plus passionné par la chasse dans la brousse que par son film. Autoportrait à peine voilé d’un cinéaste tiraillé entre l’art et l’industrie.

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r Chasseur blanc, coeur noir

“Gran Torino” (2008)

Warner Bros./Malpaso Productions

Un vétéran raciste intervient dans la guerre des gangs dont sont victimes ses voisins asiatiques… Un film testament d’Eastwood, alors âgé de 78 ans, mais très vivant. Qui mêle comédie grinçante, thriller en prise sur l’Amérique et réflexion morale.

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r “Gran Torino”, sur TF1 : le film qui peaufina la légende d’Eastwood

“Minuit dans le jardin du bien et du mal” (1997)

The Malpaso Company

Kelso, journaliste yankee, débarque à Savannah. Lors d’une réception, Williams, notable antiquaire, tue son gigolo. Légitime défense ? Peu importe, nous dit Eastwood avec ce film adapté du génial livre-reportage de John Berendt, qui nous entraîne dans une valse lente, sous influence vaudoue.

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r “Minuit dans le jardin du bien et du mal”, polar hypnotique de Clint Eastwood

“Mystic River” (2003)

Village Roadshow/Malpaso/Warner Bros

Un crime commis dans un quartier populaire de Boston ravive les plaies de trois amis d’enfance (le trio Sean Penn-Kevin Bacon-Tim Robbins). D’après Dennis Lehane, Eastwood signe un émouvant polar à la noirceur vénéneuse, qui rappelle les grands classiques hollywoodiens du genre. Et qui frôlerait la perfection sans le cabotinage insupportable de Sean Penn…

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r “Mystic River” : d’un roman noir, Clint Eastwood tire une fulgurante tragédie réaliste

“Le Retour de l’inspecteur Harry” (1983)

Warner Bros/Malpaso

Quatrième épisode des aventures de l’inspecteur Harry, et le premier à être réalisé par Clint lui-même, impatient d’affronter son propre mythe, qu’il déconstruit avec brio. « Dirty Harry » défend cette fois une jeune femme, éliminant un à un les salauds qui l’ont violée. Efficace et brillant, avec une scène de nuit démente dans un parc d’attraction.

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q Sudden Impact : le retour de l’inspecteur Harry

“Million Dollar Baby” (2004)

Warner Bros.

Un coach philosophe entraîne une boxeuse énergique (Hilary Swank). Sommet de classicisme (au meilleur sens du terme), le film repousse les limites du mélo pour exalter les valeurs chères à Eastwood : l’individualisme, le goût de l’épreuve et la réussite qui laisse un goût amer. Poignant.

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r “Million Dollar Baby” : Clint Eastwood nous met K.O.

“Bronco Billy” (1980)

The Malpaso Company

Avec sa troupe de marginaux, le directeur d’un cirque « western » parcourt le pays pour chanter les louanges du rêve américain. Sans y croire lui-même… Dans un registre à la fois burlesque et sentimental qui rappelle Frank Capra et Preston Sturges, un hommage à l’Amérique éternelle, celle des cow-boys, des valeurs de respect, de solidarité et de communauté.

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r “Bronco Billy”, l’un des films les plus personnels et les plus sensibles de Clint Eastwood

“Breezy” (1973)

The Malpaso Company

À Los Angeles, le directeur d’une agence immobilière tombe amoureux de Breezy, une très jeune hippie attirée par sa cinquantaine séduisante. Le vieux routier William Holden et l’inconnue Kay Lenz sont parfaits. Un film délicat, méconnu, et au charme immense.

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r “Breezy” de Clint Eastwood

“Honkytonk Man” (1982)

Malpaso

Boudé à sa sortie, c’est le film le plus fordien d’Eastwood — et l’un de ses plus beaux. Pendant la Grande Dépression, un chanteur de country vieillissant, tuberculeux et alcoolique, décroche enfin une audition à Nashville. Clint, sobre et fragile, chante vraiment, aux côtés de son fils Kyle. Ce n’en est que plus touchant.

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r “Honkytonk Man” : Clint Eastwood célèbre l’élégance secrète d’un marginal éternel

“Josey Wales hors-la-loi” (1976)

Malpaso

Magnum ou colt au poing, les héros eastwoodiens sont souvent des hors-la-loi, par nécessité bien plus que par choix. La croisade du fermier Josey devenu soldat pour venger sa famille avant de fonder une communauté de marginaux prend des allures de seconde naissance. Un très grand western, admiré par Orson Welles.

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r “Josey Wales hors-la-loi” : Eastwood conduit une traversée amère des États désunis

“Lettres d’Iwo Jima” (2006)

Warner Bros./Malpaso

Dans ce contrechamp à Mémoires de nos pères, Eastwood reconstitue la bataille d’Iwo Jima du point de vue des assiégés japonais. Un requiem élégiaque (même si, à Télérama, certains l’ont trouvé académique), d’autant plus bouleversant que le scénario donne à tous les personnages une profondeur psychologique peu commune pour un film de guerre.

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r Lettres d’Iwo Jima

“Un monde parfait” (1993)

Malpaso/Warner Bros

La cavale d’un évadé de prison (Kevin Costner dans son meilleur rôle) avec son otage, un enfant de 8 ans. Dans ce road movie initiatique, un hors-la-loi réapprend l’humanité et un môme rencontre un père. Eastwood, apaisé et émouvant, est au sommet de son art. Kleenex indispensables.

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r “Un monde parfait” : la quête du père selon Clint Eastwood, bouleversant

“Sur la route de Madison” (1995)

Warner Bros

Brève rencontre entre un photographe bourlingueur (Clint lui-même) et une quadragénaire esseulée (Meryl Streep) dans les plaines de l’Iowa… Qui l’eût cru, Clint Eastwood se révèle un roi du mélo et un expert de l’âme féminine. Qui peut, comme lui, filmer des amants déchirés qui pleurent sous la pluie et le faire sans une once de niaiserie ?

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s “Sur la route de Madison”, de Clint Eastwood : chronique d’un amour naissant à l’âge des regrets

“Impitoyable” (1992)

Malpaso/Warner Bros

Munny est un vieux tueur à gages qui remonte en selle une dernière fois pour venger une prostituée tailladée. Dédié à ses mentors Don Siegel et Sergio Leone, servi par l’admirable photographie crépusculaire de Jack Green, Impitoyable clôt la légende de l’Ouest par une réflexion magistrale sur la violence et la loi.

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s “Impitoyable”, chef-d’œuvre indémodable de Clint Eastwood