Ces pauvres poissons, qui n’ont rien demandé, se retrouvent au beau milieu d’une bataille juridique… Tout commence en 2021, lorsque Francesco Corbacho, retraité maçon, se voit recommander un locataire par une connaissance, rapporte L’Indépendant.
Sa maison, située dans le centre-ville de Narbonne (Aude), avait été remise à neuf : garage, grenier, cour partagée… tout était prêt pour accueillir les futurs occupants. Le commerçant semblait fiable, et le couple lui a fait confiance : « Après la deuxième année, il a cessé de nous payer par virement et nous réglait en cash. Cela a duré un temps et dès janvier 2024, il n’a plus rien payé du tout ou quasiment. En avril et juin, toutefois, nous avons été payés par des chèques qui ne portaient pas son nom », expliquent les propriétaires, accompagnés de leur fille.
Une longue procédure judiciaire
La situation a conduit le couple à lancer une procédure judiciaire en novembre 2024. Les audiences se sont succédé : « À chaque fois, il se présentait sans document, sans justificatif ni avocat et disait qu’il s’acquitterait de ses dettes dès que son argent serait débloqué dans un pays étranger… »
Délais, audiences et renvois ont fini par convaincre le tribunal de la gravité de la situation, qui a ordonné l’expulsion le 24 octobre dernier, seulement une semaine avant la trêve hivernale. Le commerçant et sa compagne ont quitté les lieux avec leurs chiens et chats, mais la maison est restée dans un état déplorable.
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Surtout, un imposant aquarium rempli de poissons tropicaux est resté en plein milieu du salon : « Dès que nous l’avons su, nous avons fait établir une déclaration d’abandon d’animaux en bonne et due forme. Malgré le fait que nous avons eu gain de cause en justice, l’accès à notre maison nous est interdit pendant deux mois, afin de permettre à l’ancien occupant de vider les lieux. »
55 € pour nourrir les poissons
Les propriétaires ne peuvent donc toujours pas entrer dans leur maison. Seul l’huissier est autorisé à s’y rendre pour nourrir les poissons tous les deux jours, au coût de 55 € par passage, payé par le couple. Si le squatteur ne récupère pas l’aquarium, les septuagénaires devront attendre le 24 décembre pour accéder à leur domicile. À ce moment-là, tout ce qui se trouve dans le logement leur appartiendra… y compris les poissons.
« Si l’on prend les devants, c’est pour témoigner du calvaire qu’ont vécu mes parents et aussi, et surtout, pour lancer un appel aux associations ou particuliers sérieux aquariophiles qui pourraient, à terme, récupérer les poissons et s’en occuper », conclut la fille du couple.
Si les propriétaires ne veulent pas sacrifier les poissons innocents, ils ne comptent pas non plus les garder. Ils ont déjà perdu 22 000 € d’impayés qu’ils ne pensent pas revoir et ont dû engager d’importants frais de justice.