C’est inhabituel pour cette cérémonie en mémoire du 23 novembre 1944 : ce dimanche matin, l’obélisque du maréchal Leclerc est encadrée de deux autos mitrailleuses et d’une jeep sur lesquels sont juchés des spahis français de la colonne Leclerc, reconnaissables à leur calot rouge.
C’est dans ce décor vivant reconstitué que les officiels, notamment la maire Jeanne Barseghian, Samuel Bouju, secrétaire général aux affaires régionales représentant le préfet et le gouverneur militaire de Strasbourg Régis Anthonioz ont rendu l’hommage prévu.
Après la revue des troupes par le gouverneur militaire – les soldats non-figurants étaient membres de la deuxième Compagnie de commandement de transmissions blindée d’Illkirch-Graffenstaden – ont démarré les dépôts de gerbe, dont celle faite avec la petite-fille du maréchal , Isabelle Leclerc de Hautecloque.
La sonnerie aux morts puis la Marseillaise ont clos cette cérémonie en mémoire des libérateurs de la ville, avant que la colonne Leclerc n’emporte ses engins et soldats sur la place du Château pour prolonger la reconstitution.
Le périple de la colonne reconstitué en 2026
« Notre association [“2e DB colonne Leclerc”] existe depuis une quarantaine d’années », explique un des responsables Édouard Callerot. « Notre objectif est d’embarquer le public plus précisément dans l’Histoire, surtout les jeunes ». « La force de Leclerc, à l’époque, était d’avoir réuni des gens d’origines et classes sociales variées, de convictions diverses, dans une forme d’union nationale », poursuit notre interlocuteur. « En ces temps troublés, il est précieux de s’en souvenir ».
L’association “2e DB colonne Leclerc” qui regroupe des membres de toute la France a pour projet, en 2026, de reconstituer le périple de la colonne en 1944, de Dompaire (dans les Vosges) à Strasbourg via le col de Dabo. Ce sera du 15 au 23 novembre avec 50 véhicules d’époque dont trois chars et 150 participants.
En attendant cet événement, la colonne Leclerc avait un rendez-vous plus modeste mais très important ce dimanche après-midi à Épinal. Il était prévu en effet une rencontre avec Roger Le Neurès, 102 ans, un des dix derniers spahis français encore en vie.
En marge des 81 ans de la Libération, le Souvenir français de Strasbourg organise plusieurs projections du film documentaire Le gars des Callouin s qui retrace l’épopée d’un jeune héros de la 2e DB. Une séance est programmée le mardi 25 novembre à 20 h 15 au cinéma Le Diapason de Vendenheim (accès gratuit). Une autre à Strasbourg le vendredi 28 novembre à 19 h 30 au cinéma Vox (tarif unique à 5 €).