La tradition du santon provençal aura eu un mérite : réunir, dans un moment de relative harmonie, les prétendants à la mairie de Marseille. Une accalmie célébrée ce dimanche 16 novembre lors de la traditionnelle messe des santonniers, présidée par le vicaire général Xavier Manzano en l’église Saint-Ferréol (1ᵉʳ). Au premier rang, côte à côte, le maire Benoît Payan (DVG), probable candidat à sa succession, et la présidente de la Métropole et du Département, Martine Vassal (DVD), lancée depuis septembre. Un rang derrière, Franck Allisio (RN).

La trêve des confiseurs avant l’heure : Martine Vassal et Benoît Payan, avec le président des santonniers Michel Bouvier (au centre), ont inauguré ensemble, le dimanche 16 novembre 2025, la Foire aux santons.La trêve des confiseurs avant l’heure : Martine Vassal et Benoît Payan, avec le président des santonniers Michel Bouvier (au centre), ont inauguré ensemble, le dimanche 16 novembre 2025, la Foire aux santons. / PHOTO NICOLAS VALLAURI

Quelques minutes plus tard, voici nos trois protagonistes sur le quai du Port, pour l’ouverture officielle de la 223e Foire aux santons de Marseille. Benoît Payan et Martine Vassal, d’abord guidés ensemble par le président des santonniers Michel Bouvier, prennent le temps de s’arrêter à chacune des cabanes posées au bord du Lacydon. Leurs entourages, élus et conseillers, suivent.

Chez Magali, Benoît Payan se voit remettre une Bonne Mère dorée comme celle qui scintille sur la colline de la Garde. Martine Vassal, elle, a opté pour un terrain de boules de l’atelier Farandoles. Franck Allisio repart comme Belsunce, les mains vides, mais il promet de « revenir plus tard pour acheter les rois mages ». Tous assurent, la main sur le cœur, qu’ils ont leurs habitudes chaque année sur ce marché dédié à la Nativité. Et qu’ils ne sont, bien sûr, pas en campagne…

Avant d’inaugurer la Foire, Martine Vassal, Franck Allisio et Benoît Payan avaient assisté à la traditionnelle messe des santonniers.Avant d’inaugurer la Foire, Martine Vassal, Franck Allisio et Benoît Payan avaient assisté à la traditionnelle messe des santonniers. / PHOTO NICOLAS VALLAURI

« Ça représente l’identité et l’histoire à laquelle je suis attachée. Mais j’admire aussi les artisans qui arrivent à se renouveler, tout en restant dans la tradition », salue Martine Vassal. Même tonalité chez Benoît Payan. « On pourrait croire que les santons sont un folklore tanqué dans une forme de nostalgie, mais suffit de regarder comment des jeunes s’en emparent pour comprendre que c’est le contraire », souligne-t-il avant d’aller remettre en mairie une médaille pour les 90 ans de la maison Carbonel, reprise par deux frères, Baptiste et Hugo Vitali.

La crèche provençale est aussi un objet politique. En octobre, après la polémique sur la déprogrammation du film Sacré-Cœur à la Buzine, Martine Vassal avait réclamé au maire de Marseille d’en installer une dans l’hôtel de ville. Ce dimanche, elle dit n’avoir pas eu besoin de réitérer. « Ce n’est pas moi qui la lui ai demandée, mais les Marseillais », assure-t-elle. Jusqu’ici, Benoît Payan n’avait pas répondu à sa rivale. « J’irai inaugurer la superbe crèche qui est installée dans la mairie des 2e-3e. Mais en raison de la période préélectorale, je n’ai pas le droit d’en installer une en mairie centrale puisque je ne l’ai pas fait les années précédentes », justifie-t-il. Rendez-vous en 2026 ?