L’ONG a filmé samedi, à Dunkerque, le chargement à Dunkerque d’uranium de retraitement à destination de la Russie. Un chargement qui n’est « pas illégal », mais « immoral », estime l’organisation.
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Publié le 16/11/2025 19:16
Temps de lecture : 2min

Un militant de Greenpeace à Poitiers (Vienne), le 25 mars 2025. (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP)
Greenpeace a dénoncé dimanche 16 novembre auprès de l’AFP l' »intensification » du commerce nucléaire entre la France et la Russie en pleine guerre en Ukraine, après avoir observé samedi le chargement à Dunkerque (Nord) d’uranium de retraitement à destination de la Russie. Greenpeace France a filmé samedi à Dunkerque le chargement d’une dizaine de conteneurs avec des étiquettes radioactives à bord du cargo Mikhail Dudin.
Selon l’ONG, le Mikhaïl Dudin, immatriculé sous un pavillon de complaisance (Panama), se rend régulièrement à Dunkerque pour décharger de l’uranium enrichi ou de l’uranium naturel chargé à Saint-Pétersbourg. Mais c’est la première exportation vers la Russie d’uranium de retraitement (URT) que Greenpeace dit observer depuis plus de trois ans.
« Ce n’est pas illégal, mais c’est immoral », a déclaré à l’AFP Pauline Boyer, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace France.
« La France devrait stopper ses contrats avec Rosatom, une entreprise étatique qui occupe depuis plus de trois ans la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, une première dans l’histoire d’une guerre. »
Pauline Boyer, chargée de campagne nucléaire à Greenpeace France
à l’AFP
EDF a signé en 2018 un contrat de 600 millions d’euros avec une filiale de l’entreprise étatique Rosatom, Tenex, pour « le recyclage de l’uranium retraité ». Ces opérations ne sont pas sous le coup des sanctions internationales qui frappent la Russie. Rosatom possède le seul site dans le monde capable de réaliser l’étape de conversion de l’uranium de retraitement, avant son réenrichissement, qui peut lui être réalisé en Russie ou aux Pays-Bas. Il devient alors de l’URE (uranium de retraitement enrichi).
Sollicités par l’AFP, le ministère français de l’Energie, EDF et Orano, un autre client potentiel de Rosatom, n’ont pas donné suite. L’ONG affirme que le gouvernement français avait « ordonné à EDF de stopper ses exportations d’uranium de retraitement vers la Russie en 2022 », à la suite des révélations par Greenpeace France de l’envoi d’URT en Russie juste après le début de l’invasion globale de l’Ukraine.