En 2024, Philippe Le Marchand, votre prédécesseur, estimait que « tout le monde pédale enfin dans le même sens », notamment parmi les élus. Est-ce toujours le cas ?
Sébastien Helan : La plupart des élus locaux sont convaincus de l’importance du développement du vélo. Des aménagements ont été réalisés, mais on constate un coup de frein dans les investissements, notamment dû au manque de soutien au niveau de l’État. Le Fonds vert est réduit à peau de chagrin, or il était la première source de cofinancement. Localement, cela reste une question de volonté politique : des avancées sont possibles sans dépenser des mille et des cents.
En juin, votre association manifestait contre l’absence de voie cyclable sur le pont Saint-Christophe. Le projet est « retardé ». Où en est-il ?
Le Département envisageait de l’intégrer au prochain contrat État-Région. On ne sait pas ce qu’il en est… La situation actuelle est un désastre. Le sentiment d’insécurité est partagé par tous les usagers. Le petit passage laissé ne permet pas le croisement des vélos, les secteurs avant et après le pont ne sont pas du tout sécurisés. On conseille de rouler sur la chaussée, et même au milieu plutôt que sur la droite, pour empêcher les dépassements et éviter de se faire « raser » par un véhicule. On y demande aussi une limitation de la vitesse, avec une traversée à 30 km/h et non à 50.
Les membres de Pays d’Paimpol à vélo ont prolongé leur assemblée générale par une balade sur un circuit de 14 km dans Ploubazlanec, empruntant notamment le nouvel aménagement cyclable entre le bourg et le rond-point des Salles. (Antoine Dewisme)Quels enseignements tirez-vous du Baromètre vélo 2025, qui sonde le ressenti des cyclistes sur le territoire ?
Le taux de participation a augmenté de 19 % par rapport à 2021, avec un peu plus de 500 réponses au questionnaire. Les notes attribuées par les usagers sont conformes à notre ressenti. Les communes comme Ploubazlanec, Paimpol ou Plouézec, qui ont réalisé des aménagements, ont logiquement vu leurs notes s’améliorer.
Comptez-vous jouer un rôle pendant la campagne électorale pour les municipales ?
Oui, en nous appuyant notamment sur les résultats de ce baromètre. Des membres de l’association travaillent actuellement à un questionnaire que l’on adressera aux équipes candidates. Il sera prêt d’ici à la fin de l’année. Nous ferons ensuite part de leurs réponses et de leurs propositions à la population.
Quels points noirs vous semblent les plus urgents à traiter ?
Les entrées de Paimpol, notamment au niveau des ronds-points. Depuis Plourivo, comme la départementale est dangereuse, il faut faire un détour énorme pour y arriver en toute sécurité. Depuis Plouézec, la descente de Sainte-Barbe n’est pas non plus satisfaisante.
Sur quels autres projets travaillez-vous ?
Nous allons prochainement proposer une cartographie des axes à privilégier sur le territoire. On aimerait également travailler avec la nouvelle association créée à Guingamp, mais aussi celle de Binic-Étables. On va se lancer dans l’organisation d’un troisième challenge Tout à vélo, en mai, et poursuivre nos interventions dans les écoles mais aussi les sessions « remises en selle » pour le public adulte qui souhaite s’y remettre.