Par

Gabriel Kenedi

Publié le

26 avr. 2025 à 10h10

Petite leçon d’histoire culinaire avant de passer à table. Connaissez-vous l’origine du « bouillon » ? Ce restaurant de tradition typiquement parisienne a vu le jour au mitan du 19e siècle, grâce au boucher Pierre-Louis Duval. Sa volonté : créer un lieu où les travailleurs pourraient manger chaud à pas cher. Plat unique servi : de la viande de bœuf cuite dans un bouillon. Le nom était trouvé, et le succès fulgurant.

Déco élégante et communication féroce

Près de deux siècles plus tard, les Bouillons continuent de perdurer dans la Capitale. Ils refleurissent même aux quatre coins de France, portés par des plats qui rassurent et des prix vraiment serrés dans une conjoncture tourmentée. À Toulouse, le Grand Café de l’Opéra ne s’y est pas trompé en changeant de concept voilà trois semaines, se rebaptisant Bouillon Capitole (il fait face à la place), avec tous les attributs de l’ancienne époque comme de la nouvelle : déco façon brasserie très élégante, serveurs/serveuses qui le sont tout autant (chemise blanche/gilet noir), et communication féroce sur les réseaux sociaux. Mais l’assiette ne ment pas.

Comme la carte à rallonge : une dizaine d’entrées, et autant de plats et de desserts, ce qui ne rassure pas vraiment sur le côté « frais » des préparations, pourtant annoncé avec fougue.

Un monument martyrisé
L’œuf mimosa, mais sans l’effet mimosa du jaune saupoudré.
L’œuf mimosa, mais sans l’effet mimosa du jaune saupoudré. ©L.M.M.

Puisqu’il faut bien se lancer, commençons par un grand classique : l’œuf mimosa. 1,90 €, presque donné, et dans l’assiette, exécution tout juste correcte, avec une mayonnaise pas très onctueuse déposée sur trois moitiés d’œufs.

Autres entrées avalées au rythme d’un service au pas de charge : le croustillant de canard (qui a rempli sa mission de croustiller avec le plein de canard / 4,70 €), poireaux vinaigrette (efficace / 3,70 €), et camembert rôti (vraiment appréciable / 4,90 €). De quoi être un tantinet confiant pour la suite.

Un monument local martyrisé

Le drame arriva avec les plats. Et un monument local martyrisé : la saucisse de Toulouse (8,90 €), dans sa version la plus bas de gamme, gorgée de gras, barbotant dans un jus qui n’avait de viande que le nom. Quant à la purée au beurre, un gros bloc épais posé là. Le tartare de saumon (11,50 €) n’aura guère plus de succès : écœurant.

Déception maxi 
Jamais assez de chocolat dans la vie. Jamais assez.
Jamais assez de chocolat dans la vie. Jamais assez. ©L.M.M.

Finir par un dessert ? Allez, deux. Mousse au chocolat (3,90 €) tartinée au fond d’un ramequin pour masquer le manque de texture, et autant fan de sucre que sa voisine profiterole (5,90 €) et son gros chou vraiment pas tendre. À l’arrivée, mini prix, mais déception maxi.

LE MANGEUR MASQUÉ  Suivez-le sur Insta @le_mangeur_masque

Bouillon Capitole, 1 Place du Capitole

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