Réalisation Le Lab Le Diplo
Par David Saforcada
A la lumière du White Paper for European Defence – Readiness 2030 publié en mars 2025 par la Commission, et de l’initiative législative Defence Readiness Omnibus dévoilée en juin 2025, vis-à-vis de la construction d’un « marché unique de la défense » européen, il devient urgent de s’interroger : derrière cette architecture se profile-t-elle une dilution de la souveraineté nationale ?
La Défense est le cœur battant de la souveraineté. Elle n’est pas un commerce, encore moins un espace d’expérimentation technocratique. Elle est l’expression ultime de la Nation, de sa volonté d’exister, de se protéger, d’imposer son destin.
À ce titre, le projet d’un marché unique de la défense, avatar bureaucratique conçu par la Commission européenne, s’inscrit dans une dérive inacceptable : celle qui veut transformer l’indépendance militaire des nations en un stock rationalisé de “capacités” interchangeables, administrées depuis Bruxelles.
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Là où la Nation commande, la Commission prétend désormais réglementer
Le marché unique de la défense s’avance sous des mots séduisants – efficacité, coopération, compétitivité – mais derrière ces formules, le dessein apparaît clairement : déposséder les États européens de leur levier le plus régalien, leur ôter peu à peu la maîtrise de leurs chaînes industrielles, de leurs choix stratégiques, de leurs doctrines militaires.
Ce qui relève de l’arbitrage national devient “coordination”.
Ce qui relevait de la souveraineté devient “harmonisation”.
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L’Europe technocratique veut s’approprier ce que seul un État doit posséder
Dans l’esprit bonapartiste, l’État ne délègue pas la défense : il la dirige. Il n’en partage ni la responsabilité, ni la philosophie, ni la mise en œuvre. Il peut conclure des alliances, jamais céder son glaive.
Or le marché unique de la défense prépare précisément cette abdication progressive :
• standardisation imposée,
• achats mutualisés,
• dépendances industrielles croisées,
• normes et certifications dictées par d’autres,
• montée en puissance d’une bureaucratie qui ne répond ni au peuple, ni aux parlements nationaux.
Ce glissement administratif pave la voie à un autre glissement, bien plus grave : faire de la Défense une compétence européenne.
Une Europe qui déciderait pour les nations de leurs priorités militaires n’est plus une union : c’est une structure de substitution.
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À terme, que restera-t-il ? Une armée européenne pensée hors-sol, sans âme, sans enracinement national
L’Europe telle qu’elle s’organise aujourd’hui ne possède ni unité politique, ni vision stratégique, ni chef naturel. Elle n’a que des institutions anonymes, des procédures, des règlements.
Faire dépendre la défense de ce mécanisme, c’est remplacer l’autorité de l’État par celle d’une machine administrative.
Un bonapartiste sait que la puissance militaire tient à trois piliers :
• la souveraineté absolue,
• la cohésion nationale,
• la centralisation stratégique autour d’un État fort.
Aucun de ces piliers n’est compatible avec une défense supranationale, ni avec un marché unique qui réduit le régalien à un simple flux économique.
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La Défense n’est pas une compétence à mutualiser. Elle est une souveraineté à préserver
La Nation n’existe que si elle dispose de son armée, de son industrie, de ses décisions stratégiques.
Confier tout ou partie de ces éléments à une structure extérieure, c’est renoncer à ce qui fonde l’indépendance. Le marché unique de la défense est le premier acte, la Défense compétence de l’Union serait le dernier.
Dans l’esprit bonapartiste, il n’y a qu’une réponse à cette dérive :
refuser sans concession toute dilution de l’autorité militaire dans les mains de Bruxelles, défendre la souveraineté intégrale de l’État et rappeler, avec la force tranquille des nations sûres d’elles-mêmes, que le glaive ne se partage pas.
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David Saforcada, est un ancien militaire des Troupes de Marine, formateur dans les métiers de la sécurité privée et membre de plusieurs associations souverainistes et patriotes. Il est actuellement Secrétaire général du Centre d’Études et de Recherches sur le Bonapartisme et Président du mouvement, L’Appel au Peuple.