On l’avait rencontré quelques semaines après l’ouverture de son lieu secret… qui est devenu de moins en moins secret. « C’est sûr que lors de nos soirées, quand des dizaines de véhicules se garent et que des gens se promènent en latex, les riverains se posent des questions », sourit Diane Killer.

Mais le voisinage ne s’est jamais plaint. Et il ne devrait pas le faire pour le prochain événement organisé dans le donjon, ouvert il y a un peu plus d’un an dans la périphérie de Saint-Étienne : une soirée « shibari » avec le maître de la discipline, Hajime Kinoko.

« J’ai consenti d’énormes sacrifices »

Ce Japonais de 48 ans est connu pour ses performances scéniques à base de cordes. Mais, alors que le bondage a une connotation sexuelle, lui en fait un art à part entière. Il mêle le shibari avec la sculpture, la photo, la décoration… Connu bien au-delà de son pays, il donne des cours dans le monde entier.

« Ça fait longtemps que j’essaie de le faire venir », confie Diane Killer, qui est heureuse d’y être enfin parvenue. Il faut dire que l’artiste est très demandé… et pas donné. « J’ai mis un an à préparer cet événement et j’ai consenti d’énormes sacrifices », ajoute-t-elle. Car, outre la performance, il faudra aussi payer l’hébergement, la restauration, l’interprète…

« Une collaboration entre performeurs qui aime le BDSM »

Diane Killer donnera aussi de sa personne puisqu’elle sera au centre de la performance de Hajime Kinoko : « C’est moi qui vais servir de modèle et j’appréhende un peu. C’est un honneur et même temps, j’ai le trac (sourire). »

Même si elle reconnaît que « le shibari, c’est une micro-niche », sa soirée spéciale devrait faire le plein. « Il ne reste que quelques places sur 100 prévues, confie-t-elle. Beaucoup d’adeptes de la pratique veulent le rencontrer. »

Ce qui la conforte dans son idée de se tourner davantage, à l’avenir, « vers ce genre de prestations artistiques plutôt que vers le BDSM traditionnel ».