Lorsqu’en 2016, l’INRAP (Institut national de recherches en archéologie préventive) réalise des fouilles à Achenheim, Philippe Lefranc et son équipe mettent au jour les restes de dix personnes jetés pêle-mêle dans un silo datant de 4 250 avant notre ère, au Néolithique.

Les ossements portent des dizaines d’impacts : crânes défoncés, mains en miettes, etc. Ils appartiennent tous à des hommes adultes massacrés alors qu’ils vivaient encore. « Ce n’est pas une sépulture. C’est un charnier. C’est un déferlement de violence inédit dans le monde, pour cette période », commente Philippe Lefranc, aujourd’hui professeur en archéologie à l’Université de Strasbourg.

Cette explosion de violence s’avère être le fruit d’une célébration guerrière ritualisée au cours de laquelle ces individus étaient des trophées de guerre capturés après un fait d’armes puis exposés. « Les victimes…