Vous vous dites performeuse plutôt qu’humoriste, pourquoi ?

« Je trouve que le terme performeuse est celui qui résume le plus l’artiste que je suis. Je suis à la fois comédienne, chansonnière, stand-uppeuse, humoriste, animatrice ou chroniqueuse, aucune des cases n’englobe tout ce que je propose. C’est comme le titre des spectacles, c’est difficile d’en trouver un qui synthétise l’ensemble du propos sans être trop réducteur. Ce second spectacle, comme le premier, n’en a d’ailleurs pas vraiment puisqu’il s’intitule Sandrine Sarroche tout simplement. C’est peut-être moins vendeur mais c’est aussi moins trompeur sur le contenu. »

Quel est le propos de ce second seule en scène ?

« Je parle, avec humour, de tout ce qui me contrarie dans la vie en osant penser que je ne suis pas la seule que ces sujets contrarient et que le public pourra se reconnaître. Ça va du poids au divorce en passant par la dépression et un peu de politique. Quand j’ai rodé le spectacle, je me demandais si on pouvait rire en communion sur ces sujets et j’ai constaté que oui. Quand on est sur scène, on crée une affection réciproque qui s’installe avec le public qui nous donne, je trouve, une liberté de faire rire dont on jouit moins ailleurs. Le spectacle permet d’oser davantage là où en radio ou télé, on a tendance parfois à s’autocensurer. »

Comment expliquez-vous que le public soit parfois encore surpris que vous fassiez de la scène ?

« C’est vrai que c’est surtout l’audiovisuel qui me donne le plus de visibilité mais en réalité, la scène c’est ma passion première, ce que j’aime par-dessus tout, je ne l’ai jamais quittée depuis que je l’ai rencontrée. Le public fait peut-être une analogie avec les musiciens qui partent en tournée quand ils sortent un album mais quand on est comédien, on a l’occasion de fouler les planches de manière plus soutenue, dans le cadre de différents projets, même si ça ne se voit pas toujours dans les “territoires” comme on dit maintenant. »

Qu’est-ce que vous appréciez tant dans l’exercice scénique ?

« Il y a une vraie magie qui opère, c’est presque ésotérique ce qu’il s’y passe pendant une heure et demie. Et c’est à chaque fois différent, l’état émotif dans lequel on se retrouve varie en fonction des énergies qu’on se renvoie et qui sont différentes selon le jour de la semaine, le décor, l’actualité du moment, les réactions du public la veille, tout a un impact, c’est du direct ! Le défi étant de faire prendre la mayonnaise chaque soir. C’est une jubilation, quand elle monte. Heureusement qu’il y a ces petits nuages pour s’évader sans quoi l’existence me serait assez insupportable. »

Vous aviez des souvenirs de Nancy avant votre passage ce dimanche ?

« Quand l’agenda m’en laisse le temps, j’aime faire un peu de tourisme dans les villes où je passe et de Nancy je garde le souvenir d’un théâtre grandiose, d’une brasserie lumineuse à proximité, d’un moment suspendu sur l’éblouissante place Stanislas où un musicien jouait du Renaud et d’une confiserie mythique dont j’ai honteusement oublié le nom… »