L’enseigne française de mobilier et décoration Alinéa, fondée en 1988 à Avignon, traverse une nouvelle période critique de son histoire. Malgré un repositionnement ambitieux et une relance progressive depuis sa reprise en 2020 par la structure Neomarché, contrôlée par la famille Mulliez, l’entreprise a déposé vendredi matin une déclaration de cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Marseille. Une procédure qui marque l’impossibilité de faire face au passif exigible avec la trésorerie disponible.
Une audience est prévue ce lundi après-midi devant le tribunal compétent. Lors de cette audience, les juges vont analyser la situation financière de l’entreprise, examiner la demande d’ouverture d’une procédure collective, puis décider de l’ouverture – ou non – d’une procédure. Deux issues sont donc possibles : un redressement judiciaire, permettant une poursuite d’activité sous contrôle du tribunal ou une liquidation judiciaire si la situation est jugée irrémédiablement compromise.
À ce stade, Alinéa n’a pas demandé sa liquidation : seule la cessation de paiement a été déclarée, ce qui laisse ouverte la voie du redressement. Pour l’instant, l’issue de la procédure reste inconnue. Le tribunal pourrait rendre sa décision dès ce lundi ou dans un délai court. Cette décision sera déterminante pour la poursuite de l’activité, la protection des emplois et la stratégie de relance portée depuis plusieurs années.
Plus de 30 ans d’histoire entre expansion et restructurations
Alinéa voit le jour en 1988 et ouvre son premier magasin en 1989 à Avignon-Le Pontet. À partir de 1997, l’enseigne accélère son développement avec de nouvelles ouvertures à Montpellier et à Aubagne, où est aujourd’hui installé son siège social. Pendant plus de dix ans, Alinéa multiplie les magasins et modernise ses concepts, s’imposant comme un acteur de référence du mobilier milieu de gamme en France. Mais dès les années 2010, l’entreprise commence à souffrir face à la concurrence internationale et à la montée de l’e-commerce, accumulant des difficultés financières.
En 2017, Alexis Mulliez, membre de la famille Mulliez, prend la tête de la relance. La marque engage alors une transformation profonde : repositionnement de l’offre, collections repensées et production davantage locale.
La crise de 2020, accentuée par la pandémie, conduit Alinéa à une restructuration majeure : fermeture de 17 magasins sur 26, suppression de près de 1 000 postes, effacement partiel des dettes et refonte stratégique de l’enseigne.
Depuis 2021, l’enseigne mise sur la qualité et le made in France avec sa signature » Alinéa – La maison française », modernise ses magasins, développe son offre digitale et absorbe l’enseigne Zôdio pour renforcer son maillage territorial. Les effets cumulés des restructurations, la volatilité du marché et la concurrence continuent de peser sur ses finances.