La ministre de l’Intérieur britannique, Shabana Mahmood, entend durcir les règles actuelles. Elle est critiquée par certains députés du Labour et des défenseurs des droits des réfugiés.

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Publié le 17/11/2025 19:10

Mis à jour le 17/11/2025 19:29

Temps de lecture : 2min

Devant le Parlement, à Londres, la ministre de l'Intérieur britannique, Shabana Mahmood, s'exprime sur un réforme du droit d'asile au Royaume-Uni, le 17 novembre 2025. (PRU)

Devant le Parlement, à Londres, la ministre de l’Intérieur britannique, Shabana Mahmood, s’exprime sur un réforme du droit d’asile au Royaume-Uni, le 17 novembre 2025. (PRU)

Le gouvernement travailliste britannique a présenté, lundi 17 novembre, une réforme pour durcir sa politique d’asile et d’immigration, espérant décourager les arrivées irrégulières de migrants sur de petits bateaux qu’il peine à endiguer et qui alimentent la montée de l’extrême droite. Ces mesures sont défendues par la ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood, critiquée par certains députés du Labour et des défenseurs des droits des réfugiés, qui avait déjà annoncé samedi les deux changements majeurs de cette réforme.

Premièrement, le statut de réfugié va devenir temporaire. Leur situation sera réexaminée tous les 30 mois. Ceux qui ont fui la menace d’un régime pourront être renvoyés dans leur pays d’origine en cas de changement de régime, explique le gouvernement. Les réfugiés devront attendre vingt ans, contre cinq actuellement, pour demander un titre de résidence permanente, une mesure largement inspirée du modèle danois. Le gouvernement veut aussi pouvoir renvoyer plus facilement les familles quand « elles viennent d’un pays d’origine sûr ».

Shabana Mahmood prévoit également de supprimer le soutien financier automatique de l’Etat aux demandeurs d’asile, alloué à plus de 106 000 personnes en mars 2025. Les aides sociales seront aussi supprimées « pour ceux qui ont le droit de travailler et qui peuvent subvenir à leurs besoins » mais ne le font pas, ou encore pour les personnes condamnées.

Le gouvernement travailliste n’a pas démenti une information du tabloïd The Sun, selon laquelle il envisage de puiser dans les ressources (argents, biens) des personnes demandant l’asile pour financer leur hébergement. « Il est normal que les personnes possédant des biens contribuent à leur prise en charge », a déclaré le secrétaire d’Etat à l’immigration, Alex Norris, sur Times radio.

Autre mesure annoncée : le gouvernement souhaite modifier l’application au Royaume-Uni de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) pour faciliter les expulsions. Shabana Mahmood compte par exemple réduire le champ de son article 8 sur le droit au respect de la vie privée et familiale. 

Enfin, le gouvernement menace de restreindre l’octroi de visas à l’Angola, la Namibie et la RDC, qu’il accuse de ne pas coopérer suffisamment pour réadmettre leurs ressortissants en situation irrégulière. Ils ont « un mois » pour améliorer les choses, a prévenu lundi Alex Norris, sur la chaîne Sky News.