Leur arrivée jeudi 13 novembre au matin sur le tarmac de l’aéroport de Johannesburg avait été qualifiée de «mystérieuse» par le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Dans la foulée, le chef de l’Etat, défenseur de la cause palestinienne, avait annoncé vouloir élucider les circonstances entourant le débarquement de ces 153 Gazaouis – hommes, femmes et enfants – dans le pays, qui «ont été mis dans un avion qui a transité par Nairobi», au Kenya, puis ont débarqué «ici», dans la capitale de l’Afrique du Sud.
Ces plus de 150 passagers avaient, à leur arrivée dans le pays, été bloqués par la police aux frontières dans leur appareil pendant plus de 12 heures, au motif qu’ils n’avaient pas de tampon de sortie d’Israël sur leurs passeports. Le ministère de l’Intérieur sud-africain avait finalement autorisé dans la soirée l’entrée des passagers sur le sol sud-africain, après avoir reçu l’engagement de l’ONG sud-africaine Gift of the Givers qu’ils seraient pris en charge et hébergés.
Ce lundi, le ministre sud-africain des Affaires étrangères qualifie à son tour cette arrivée de «suspecte». Elle révèle selon lui «une volonté manifeste d’expulser les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie». Et Ronald Lamola de poursuivre : «Nous ne voulons plus d’aucun vol à destination de notre territoire, car il s’agit d’un plan manifeste visant à chasser les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et des zones environnantes, ce à quoi l’Afrique du Sud s’oppose fermement.»
Ce vol s’inscrit selon le ministre sud-africain des Affaires étrangères dans «un plan plus vaste visant à déplacer les Palestiniens de Palestine vers différentes régions du monde, et il s’agit manifestement d’une opération orchestrée».
Sur les 153 Palestiniens arrivés jeudi, 130 sont finalement entrés sur le territoire avec un visa provisoire de 90 jours et les 23 autres ont décidé de prendre des vols de correspondance pour la destination de leur choix.
Le fondateur de l’ONG Gift of the Givers, Imtiaz Sooliman, a de son côté expliqué jeudi ne pas savoir qui avait affrété l’appareil et révélé qu’un premier avion transportant 176 Palestiniens avait également atterri à Johannesburg le 28 octobre dans des circonstances similaires. Certains de ces passagers ont depuis quitté l’Afrique du Sud pour un pays tiers.
Selon l’ambassade de Palestine en Afrique du Sud, le voyage des deux groupes a été organisé par une organisation «non enregistrée» qui a «exploité les conditions humanitaires tragiques de notre peuple à Gaza, dupé des familles, collecté de l’argent auprès d’elles et facilité leur voyage de façon irrégulière et irresponsable».