© Denis Meynard – Les salariés et le Ciri vont tenter d’éviter la fermeture du site du Marais à Saint-Etienne.
Le site stéphanois de Novasco (ex-Ascométal) et ses salariés ne figurent pas dans l’offre de reprise partielle des actifs par le consortium d’investisseurs français réunis autour de Julien Baillon, patron de la PME ardennaise Métal Blanc, au détriment de celle d’Europlasma. Seul le site nordiste du sidérurgiste français est inclus dans la proposition validée ce lundi par la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg, qui sera effective au 1er décembre.
L’impact social est lourd pour l’aciériste en déroute Novasco et ses 700 salariés. Seuls sont conservées les 144 personnes du site nordiste de Lefrinckoucke, près de Dunkerque, dont le laminoir a été modernisé ces derniers mois. Les trois autres se retrouvent condamnés à la fermeture : les unités de finition de Saint-Étienne (qui compte encore 37 salariés en CDI) et de Custines, en Meurthe-et-Moselle. Et l’aciérie d’Hagondange, en Moselle, où sont employés 434 des quelque 550 salariés du groupe qui risquent fortement d’être licenciés.
Un petit espoir de reprise du site stéphanois de Novasco après la liquidation
Les salariés stéphanois sont déterminés à se battre jusqu’au bout. Ils se réuniront en assemblée générale mardi matin pour décider s’ils reprennent ou non le travail jusqu’à la fin du mois. Ils échangeront aussi sur le petit espoir de reprise de leur site, après la liquidation judiciaire, ainsi que de l’autre unité de finition située à Custines.
Avec l’aide du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), qui a pour mission d’aider les entreprises en difficulté, ils vont tenter d’intéresser un des industriels européens qui étaient disposés à s’associer à Europlasma, dont l’offre qui prévoyait la reprise de 32 des 37 d’entre eux n’a pas été retenue. Parmi eux figure notamment le suédois Ovako, confirme le délégué syndical central CFDT Loïc Devis.
L’État français va engager des poursuites contre l’ex-actionnaire Greybull
S’il est un sujet sur lequel les métallurgistes du quartier du Marais à Saint-Étienne sont encore plus pessimistes, c’est la possibilité d’obtenir des indemnités supra-légales de licenciement de la part de la filiale du fonds d’investissement britannique Greybull qui avait repris le groupe l’an dernier.
Le ministre délégué chargé de l’Industrie Sébastien Martin a reçu en fin de semaine dernière à Bercy les représentants de l’intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CGE, à qui il a répondu qu’il n’est pas favorable à une nationalisation de l’entreprise.
Ce lundi, il a annoncé que l’État français va poursuivre en justice Greybull, un repreneur qualifié de « voyou » qui n’a pas tenu ses engagements, jugé responsable de la situation critique de l’aciérie Novasco.